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1 juillet 2010Un millier de personnes ont participé mercredi, à Marseille, à une marche silencieuse, à la mémoire des victimes du crash du 30 juin 2009. 152 personnes avaient péri dans l'accident, peu avant l'atterissage à Moroni. Une fillette de 12 ans avait miraculeusement survécu.
L'avion, un Airbus A310 de la compagnie Yemenia, avait décollé de Sanaa, la capitale du Yémen. Pour de nombreux passagers, il s'agissait d'une simple escale entre la France et les Comores.
Après l'accident, les familles des victimes avaient mené une véritable campagne contre la compagnie yéménite, suspectée de négliger la sécurité pour pouvoir casser les prix. Yemenia était d'ailleurs sous surveillance en Europe, sans être toutefois inscrite sur la liste noire des compagnies à risque.
L'avion qui s'est écrasé faisait l'objet d'une interdiction de vol en France. Mais ce n'est pas cet avion qui avait effectué la liaison Paris - Marseille - Sanaa. Non, il servait pour la dernière portion du voyage, entre Sanaa et les Comores, là où il était à l'abri des contrôles français.
Silence radio à Moroni
Les boîtes noires de l'appareil ont été retrouvées, en bon état en août 2009. Et d'après le bureau français chargé de l'enquête technique, l'accident ne peut s'expliquer ni par un problème technique, ni par une explosion. Ce qui laisse ouverte l'hypothèse d'une erreur humaine.
Mais les autorités comoriennes restent muettes. A tel point que le ministre des Transports français, Dominique Bussereau, demande à Moroni de publier "sans délai" un rapport intermédiaire.
Par ailleurs, les familles des victimes ont une autre raison d'être mécontentes. Il est question d'une indemnisation "discriminatoire". Elle pourrait varier entre 3.000 et 20.000 euros, en fonction de la nationalité du passager et du lieu d'embarquement.
"Ce n'est pas tant une question d'argent, a expliqué le porte-parole comorien des familles de victimes, Said Ahmed Elkabir. Il faut respecter nos morts et notre pays. On préfère ne rien obtenir que d'accepter cette discrimination. Les assureurs de Yemenia nous méprisent", a encore ajouté le porte-parole comorien.
Une "stèle du souvenir" a été installée à Mitsamiuoli, à 40 km de Moroni, lors d'une cérémonie à la mémoire des victimes.
Auteur : Sébastien Martineau
Édition : Georges Ibrahim Tounkara