Craintes de nouvelles violences d'extrême droite à Chemnitz

En Allemagne, la ville de Chemnitz retient son souffle. Un nouveau rassemblement d'extrême-droite doit se tenir ce lundi soir dans cette ville de Saxe, dans l'est du pays. Rassemblement à l'appel du mouvement anti-immigration Pegida, du parti d'extrême droite AFD et des groupuscules néo-nazis sur les réseaux sociaux. Hier déjà, après un tragique fait-divers, plusieurs centaines d'extrêmistes de droite sont descendus dans la rue. Cela a parfois provoqué des scènes très violentes.

Saluts nazis

Aux cris de "Nous sommes le peuple" ou encore "C'est notre ville", les groupuscules extrêmistes courent en plein centre-ville sous les yeux de passants apeurés dimanche après-midi. Des habitants lancent des messages sur les réseaux sociaux conseillant de rester chez soi. Des scènes relayées ensuite sur les réseaux sociaux où on voit également des hommes ostensiblement faire des saluts nazis. Plus tard, ils s'en prendront aux forces de police complètement débordées par la tournure des événements. Des coups de pied, des coups de poing fusent, des bouteilles sont jetées sur les forces de l'ordre.

Une manifestation sauvage, non déclarée et non autorisée par les autorités qui faisait suite à un fait-divers tragique dans la nuit de samedi à dimanche. Un homme de 35 ans est mort suite à un coup de couteau lors d'une bagarre. L'information stipulant qu'il prenait la défense d'une femme agressée par d'autres hommes circulera rapidement, avant d'être formèlement démentie par la police de la ville.

Intimidations

Ce qui est certain, c'est que deux deux personnes, "de plusieurs nationalités", comme l'expliquent alors les forces de l'ordre sans plus de précision, sont arrêtées. L'extrême-droite, Pegida et AFD, en profitent pour appeler à un rassemblement. Des groupuscules radicaux débarquent et c'est la que la situation dérape. La fête de la ville est stoppée. Un véritable "chaos destiné à créer la peur" pour la maire de la ville, Barbara Ludwig. "Je suis horriffiée que des gens puissent se donner rendez-vous, se retrouvent, arrivent à interrompre une fête de la ville, courent dans les rues, intimident les gens", expliquera-t-elle. 

Condamnation d'Angela Merkel

Les condamnations ne sont pas seulement locales ce lundi. Au plus haut sommet de l'Etat, le porte-parole d'Angela Merkel, Steffen Seibert a pris la parole dès la mi-journée ce lundi : "Ces attroupements, ces prises en chasse des gens qui physiquement sont différents, qui ont d'autres origines, cela n'a aucune place dans nos villes", a-t-il déclaré à la presse. 

Un Irakien et un Syrien sous mandat de dépôt

Ce lundi après-midi le procureur de Chemnitz a indiqué que les deux hommes arrêtés après la bagarre samedi soir sont irakien et syrien et qu'ils sont désormais sous mandat de dépôt. Une information rapidement reprise par l'extrême-droite dans ses appels à manifester sur Internet. Des contre-manifestation sont aussi organisées ce soir. Par crainte des débordements et des affrontements de nombreux magasins de la ville ont fermé leur portes prématurément il y a plusieurs heures déjà.