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Covid-19 : la réalité alternative des régimes autoritaires

9 août 2021

Une étude montre que les régimes autoritaires ne donnent pas les chiffres réels liés à la Covid-19. L’Egypte fait partie de ces pays.

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Les Egyptiens dans un marché populaire en prélude à la fête musulmane de l'Aïd al-Fitr.
Les Egyptiens dans un marché populaire en prélude à la fête musulmane de l'Aïd al-Fitr.Image : picture alliance/dpa

Les dirigeants autoritaires contribueraient à la dégradation de la situation sanitaire liée à la Covid-19 dans le monde. C'est la conclusion d'une étude menée dans 103 pays qui montre que souvent, les chiffres des décès sont minimisés. 

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La Covid-19 a fait officiellement plus de 4,2 millions de morts dans le monde. Officiellement, parce que ce bilan serait plus élevé si certains pays rapportaient correctement le nombre de décès dus à la pandémie.

Les manipulations à la baisse les plus fortes ont été constatées dans des pays non démocratiques comme le Tadjikistan, le Nicaragua, l'Ouzbékistan et le Belarus.

Craintes pour l'économie

Mais aussi en Egypte, où le ratio de sous-évaluation serait de 13. Environ 6.600 décès ont été officiellement enregistrés en novembre 2020, alors que la mortalité réelle a été estimée à 87. 000, selon les chercheurs Ariel Karlinsky de l'Université hébraïque de Jérusalem et Dmitry Kobak de l'Université de Tübingen en Allemagne.

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La chercheuse Maria Josua de l'Institut de recherche en sciences sociales Giga, basé en Allemagne, affirme que "L'Egypte est un exemple particulièrement flagrant, avec un taux de surmortalité extrêmement élevé et aussi une dissimulation extrême".

Une femme pose pour une photo devant le Sphinx des Grandes Pyramides de Gizeh
Une femme pose pour une photo devant le Sphinx des Grandes Pyramides de GizehImage : Reuters/M. Abd El Ghany

Ariel Karlinsky estime que l'erreur dans le calcul du nombre de décès est délibérée car l'Egypte dispose d'un système d'enregistrement de l'état civil assez solide.

Timothy Kaldas, chercheur à l'Institut Tahrir pour la politique du Moyen-Orient, fait savoir que le Caire n'est en réalité pas intéressé par un décompte complet des cas. Les chiffres officiels, poursuit-il, ne reflètent que les tests PCR administrés par le gouvernement et qui sont largement réservés aux cas graves dans les hôpitaux publics.

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Selon l'Université Johns Hopkins, l'Egypte enregistre plus de 284.000 cas dont plus de 16.500 décès. Maria Josua de l'institut allemand Giga estime que l'impact économique d'un plus grand nombre de décès sur le tourisme, secteur clé pour l'Egypte, serait une raison de cette dissimulation.