Corruption: Siemens sur la sellette
28 juillet 2008C'est une affaire gigantesque qui touche l'un des fleurons de l'industrie allemande. Les faits de corruption présumés portent sur des contrats d'un milliard trois cents millions d'euros. Il s'agit de caisses noires découvertes dans les comptes du géant de l'électronique sur une période allant de 2000 à 2006, des caisses noires destinées à graisser la patte à de futurs partenaires commerciaux.
On assiste donc à une série de procès instruits notamment par le tribunal de grande instance de Munich (dans le sud de l'Allemagne) contre un certain nombre de dirigeants de Siemens. La justice enquête au total sur 270 cas de corruption, dans une douzaine de pays. Mais l'affaire avait déjà donné lieu à une décision de justice suite aux révélations de novembre 2006 : le paiement par l'entreprise d'une amende de 201 millions d'euros.
Hécatombe au sein de la direction du groupe Siemens
L'ancien patron, puis chef du conseil de surveillance Heinrich von Pierer, personnalité jusque là très respectée dans le monde des affaires, a dû quitter ses fonctions - de même que son successeur à la tête du directoire de l'entreprise.
Le nouveau président du directoire, Peter Löscher, a promis de faire la lumière sur toute l'affaire. On s'en tient pour le moment donc à la condamnation à deux ans de prison avec sursis de Reinhard Siekaczek, ancien cadre commercial au sein de la branche spécialisée dans les réseaux de télécommunications. Mais d'autres condamnations vont tomber dans les prochains mois. Et, fait historique : selon la presse allemande, le conglomérat lui-même envisage de demander des dommages et intérêts aux anciens dirigeants jugés coupables d'avoir fermé les yeux sur le système des caisses noires. Ce serait une grande première dans l'histoire de la République fédérale.