Compromis dans la crise hondurienne
30 octobre 2009Ce compromis a été trouvé sous la pression des Etats-Unis et en particulier d'Hillary Clinton qui s'est investie dans ce conflit dès le 28 juin, jour où Manuel Zelaya, président du Honduras, a été chassé du pouvoir par les militaires. A l'époque, la secrétaire d'Etat américaine a vivement condamné ce coup d'Etat, qui visait, selon ses auteurs, à empêcher le chef de l'Etat de changer la Constitution pour pouvoir se représenter à la présidentielle de novembre.
Peu après, l'administration Obama a suspendu une partie de l'aide qu'elle accordait au pays, et elle a refusé de reconnaître le gouvernement installé de facto et dirigé par Roberto Micheletti. Un gouvernement qui a d'ailleurs été consacré par le Congrès. C'est désormais ce même Congrès qui va devoir décider de rétablir ou non Manuel Zelaya dans ses fonctions, point sur lequel les négociations achoppaient jusqu'à présent. Les putschistes ont en effet accepté cette clause, sous la pression de la délégation dépêchée à Tegucigalpa par Hillary Clinton. Une délégation emmenée par l'assistant de la Maison Blanche pour l'hémisphère ouest Dan Restrepo et le secrétaire d'Etat adjoint Tom Shannon qui insiste sur le principe de l'autodétermination:
« Nous, et pas seulement les Etats-Unis mais l'ensemble de la communauté interaméricaine, nous avons construit ces négociations de façon à ce que la solution soit hondurienne. Nous accepterons tout ce sur quoi les Honduriens se mettront d'accord. »
Pour l'instant, les deux parties au conflit se sont accordées sur 8 points, tous inspirés de la proposition du président costa-ricain Oscar Arias qui a servi de médiateur dans la crise. Outre le retour prévu de Manuel Zelaya au pouvoir, un gouvernement de réconciliation va être mis en place jusqu'à l'entrée en fonctions du nouveau président fin janvier. Les élections législatives et présidentielle auront lieu comme prévu le 29 novembre. Il n'y aura pas d'amnistie politique, contrairement à ce que souhaitait Oscar Arias. En revanche, une commission vérité va faire la lumière sur les faits qui ont eu lieu depuis le 28 juin.