C'est la crise...
8 janvier 2009Pour la première fois depuis 34 mois, le nombre des chômeurs augmente, remarque die Welt. Fini le boom de ces trois dernières années, la crise vient d'atteindre le marché de l'emploi plus vite et plus fort que ce que l'on redoutait. Maintenant, tout va dépendre de la durée de cette crise. Si elle est trop longue, les entreprises n'auront d'autre choix que de licencier.
Personne ne sait vraiment comment tout cela va évoluer, souligne la Tageszeitung. Mais quand les conséquences de la crise toucheront les classes aisées, il sera plus difficile de stigmatiser les groupes sociaux touchés. Le journal cite une étude récente selon laquelle, en période de récession, la société reproche moins aux chômeurs d'être responsables de leur situation. Cela pourrait générer une attitude d'indulgence morale, de « remise collective des péchés » face aux pertes d'emplois et aux faillites. Le quotidien de Berlin revient aussi, avec une photo en Une, sur la trêve de trois heures observée hier dans la bande de Gaza par les Israéliens et le Hamas.
Ce qui fait dire à la Frankfurter Rundschau : ces trois heures sont vite passées. Mais cette pause dans les hostilités pourrait avoir des conséquences durables. C'était un premier test pour savoir si les belligérants étaient en mesure de respecter un accord. L'essai est réussi. Mais une paix durable ne pourra s'établir que lorsque la contrebande d'armes en provenance du Sinaï sera stoppée.
N'oublions pas, relève la Süddeutsche Zeitung, qu'Israël exigera la mise en place d'une force nationale ou internationale de paix à la frontière avec l'Egypte, sur le modèle de l'UNIFIL au Liban. Le Caire a son mot à dire dans la mise en place du cessez-le-feu car même si la zone de sécurité devait se trouver sur le territoire palestinien, les soldats de la paix devraient être stationnés dans le Sinaï égyptien ou en Israël.
Même diagnostic dans la Frankfurter Allgemeine Zeitung pour qui l'élimination de la contrebande d'armes ne pourra pas se faire sans l'Egypte. La question reste de savoir si le Hamas désarmé pourra encore contrôler la Bande de Gaza. Seulement, Gaza ne dispose pas d'alternative politique au Hamas. La remise en selle du Fatah du président Abbas est improbable en raison de sa défaite électorale. Et son retour à la pointe des baïonnettes israéliennes lui ôterait le peu de légitimité qui lui reste encore.