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Economie

Quelle alternative au corridor Bangui-Douala ?

Jean-Fernand Koena
12 août 2021

Les nombreux contrôles continuent à ralentir le trafic sur l'unique voie de ravitaillement de la Centrafrique.

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L'insécurité sur l'axe Bangui-Douala a lourdement handicapé les échanges économiques
Image : Getty Images/AFP/S. Kambou

Les transporteurs centrafricains s’efforcent de rattraper le déficit enregistré dans leurs affaires au début de l'année avec les affrontements armés qui ont coupé les routes du pays.

Mais cette reprise se heurte à la multiplication des contrôles. Selon le transporteur Maurice Bodga, "ces mini-postes posent des problèmes aux transporteurs. Il faudrait supprimer certains postes de contrôle. A l'heure actuelle, il y a des postes comme Bossemptelé qui posent des problèmes."

Ecoutez le sujet de notre correspondant à Bangui

Maurice Bodga détaille ainsi le parcours du combattant avant de pouvoir poursuivre sa route. "Quand nous avons payé et rempli toutes les formalités, que nous avons les quittances depuis Béloko et que les soldats russes venus renforcer la douane centrafricaine ont tout validé, il arrive que la douane de Bossemptélé continue à nous causer des ennuis. Ils profitent du fait que les derniers convoyeurs roulent lentement et ils les arrêtent."

Manque à gagner

Au nom de la sécurité, le gouvernement intensifie les contrôles sur ce corridor d’approvisionnement en direction de Bangui, malgré ce manque à gagner.

Michel, un habitué de cette route, espère cependant la levée prochaine de ces barrières pour le bien de la Centrafrique. Pour lui, "du côté camerounais autant que du côté centrafricain, il y a beaucoup de contrôles lors desquels nous ne savons pas quoi faire. Si ces barrières étaient levées et si nous pouvions circuler plus librement, je pense que le corridor apporterait plus de bénéfices."

Trouver d'autres options

Au-delà des tracasseries quotidiennes, c’est la dépendance du pays à l'unique axe d’approvisionnement Bangui-Douala qui représente un défi majeur.

A (re)lire également : Centrafrique : bilan mitigé pour l'état d'urgence

L’impératif économique pour le pays est donc de diversifier ses sources, estime Han Faetres. Selon le représentant résident de la Banque Mondiale, "il faut diversifier les routes d'accès du pays et la Banque mondiale a déjà un projet qui va finaliser la route entre Ndélé, Birao et Amdafock. Cela va déjà permettre d'ouvrir une piste vers le Soudan et avec le temps, cela va constituer une alternative vers les ports du Soudan"  

Outre la Banque mondiale, la Banque africaine de développement élabore également un projet allant dans ce sens. Mais l'insécurité persistante dans le pays empêche pour l’instant ces initiatives de prendre forme.