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Centrafrique : du retard dans la construction des routes

Jean-Fernand Koena
4 novembre 2020

Le pays a obtenu une aide internationale, mais quatre ans après, la reconstruction du réseau routier est en retard.

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Une vue aérienne de la capitale Bangui
Une vue aérienne de la capitale BanguiImage : Reuters/S. Modola

Pour financer sa reconstruction après la crise sécuritaire de 2012 à 2014, la République centrafricaine  a obtenu une aide internationale de plus de 1.000 milliards de francs CFA en 2016. Il s'agissait alors d'un plan quinquennal axé sur le retour de l'autorité de l'Etat et de la croissance. Mais quatre ans après, la reconstruction du réseau routier est en retard. Beaucoup de routes sont en chantier mais peu sont achevées et les populations en soufrent au quotidien. 

Le secrétariat technique du Plan de consolidation de la paix (RCPCA) met en avant un taux de 35% de réalisation des travaux planifiés. Quelques avenues de Bangui et des axes principaux du pays sont en effet bitumés. Mais à l'intérieur du pays, ces progrès ne sont pas visibles.

Nous sommes à Kouango, une localité située à 521 kilomètres de Bangui. Ici, la population s'organise pour colmater les nids de poule sur les routes et assurer ainsi son ravitaillement. Thierry Martinien Dongba est le maire de la ville.

"La population s'est vue dans la nécessité de faire les travaux. De village en village, les gens sont obligés d'utiliser des pratiques ancestrales pour boucher les trous afin de pouvoir circuler à moto. Car le plus souvent c'est avec la moto que les gens se ravitaillent".

''On revit la même situation''

De jeunes habitants de Bangui installent un système de distribution d'eau
De jeunes habitants de Bangui installent un système de distribution d'eauImage : Jack Losh

Malgré les efforts du gouvernement, les pistes rurales et de nombreuses routes sont toujours en mauvais état. Pour faire ses courses, Virginie perd ainsi beaucoup de temps et elle interpelle le gouvernement sur ses problèmes.

"Ils voyagent à l'étranger, ils voient ce que les autres font. Mais au lieu de venir faire la même chose pour le développement chez nous, ils ne le font pas. Nous avons appris qu'ils ont des financements pour réparer les routes mais ils ne le font pas. A chaque fois, ils colmatent les nids de poules mais au bout de deux jours ou trois jours, on revit la même situation. Nous ne voulons plus ces problèmes, nous demandons au gouvernement de nous refaire les routes."

En dépit de l'aide internationale accordée, le ministre des Equipements, Guismala Hamza, met en avant le manque de trésorerie de l'Etat.

"Le pays a connu une crise sans précédent et durant cette crise, toutes nos routes, dans les campagnes ainsi que dans les villes, ont connu une grave dégradation. Avec les difficultés que nous connaissons dans la trésorerie de notre pays, nous ne pouvons pas réparer toutes les routes d'un coup de baguette magique. Cela se fait par programmation, nous sommes en train d'y aller petit-à-petit et nous y arriverons."

Le gouvernement et la Banque mondiale sont en pourparlers pour instaurer un fonds d'entretien et de maintenance des routes. Mais à ceci s'ajoute le manque de canalisations pour évacuer les eaux de pluie qui entraine une dégradation permanente des routes.