« Ceci n’est pas un comeback politique »
13 décembre 2011« Ceci n'est pas un comeback politique » : on peut lire cette citation de Karl-Theodor zu Guttenberg en première page de die Welt. Le journal rapporte que l'ancien ministre de la Défense va devenir conseiller de la Commission européenne pour s'occuper du soutien des internautes qui militent contre les régimes autoritaires.
Pour la Braunschweiger Zeitung, il faut donner une chance à zu Guttenberg : il n'y a pas besoin d'être un partisan de cet homme politique pour savoir qu'il maitrise l'art de la médiatisation. Il pourra peut-être donner un coup de pouce à l'Union européenne dans ce domaine. S'il n'apporte rien à ce poste, alors on pourra le critiquer, mais pas avant.
De son côté, la Märkische Allgemeine Zeitung s'insurge : la commissaire européenne Neelie Kroes a déclaré qu'elle ne cherchait « pas un saint, mais quelqu'un de talentueux ». Avec ce genre d'argumentation, on pourrait demander au Premier ministre russe Vladimir Poutine de devenir conseiller aux droits de l'Homme et à l'entraîneur Lothar Matthäus de se charger de la parité homme-femme. Après tout, eux aussi ont beaucoup de talent.
Remous au sein du gouvernement britannique
Les journaux allemands reviennent aussi sur les tensions dans la classe politique britannique suite au veto du Premier ministre David Cameron à une réforme du traité européen.
Le veto de David Cameron a déclenché une tempête au sein de la coalition gouvernementale britannique, écrit la Süddeutsche Zeitung. Une tempête qui pourrait avoir de graves conséquences. Le conflit entre les libéraux démocrates pro-européens et les eurosceptiques parmi les conservateurs menace l'essence même de la coalition. Une réconciliation entre les deux camps semble impossible et pourtant le Premier ministre doit y parvenir s'il veut éviter des élections anticipées.
David Cameron juge que c'était la bonne décision de faire cavalier seul en Europe, ses partenaires libéraux démocrates estiment que c'était la mauvaise. Une constellation compliquée, analyse la Frankfurter Allgemeine Zeitung. Et pourtant, David Cameron n'est pas seul. Une partie de la presse britannique acclame sa politique et la majorité de la population le soutient dans les sondages. Les eurosceptiques pourraient donc saisir l'occasion pour réclamer plus activement que jamais une sortie du pays de l'Union européenne. Le Premier ministre, qui considère qu'il est dans l'intérêt national d'appartenir à l'Union, va devoir trouver le moyen de calmer les esprits et de reprendre le contrôle de sa coalition.
Auteur : Aude Gensbittel
Edition : Yann Durand