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Ce qu'il faut retenir de la campagne électorale sénégalaise

Lamine Ba Mamadou
28 juillet 2017

La campagne électorale pour l'élection législative de dimanche prend fin au Sénégal. Elle a été marquée par de la violence, la querelle sur les cartes d'électeur et par le retour de l'ancien président Abdoulaye Wade.

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Wahlen Senegal 2012
Plus de 6,2 millions d'électeurs sont appelés aux urnes dimanche pour départager un nombre record de listes - 47, contre 24 en 2012Image : AP

La campagne électorale sénégalaise a officiellement débuté le 9 juillet. Un démarrage timide d'abord, seuls les passages des candidats à la télévision nationale ayant véritablement fourni des informations sur le contexte politique et les programmes des candidats.

Abdoulaye Wade était alors annoncé à Dakar. Après trois reports et beaucoup de confusion sur son retour, celui-ci est finalement rentré à Dakar le 10 juillet. Une foule immense l’a accueilli à l’aéroport. Wade s’offrant même le luxe d'un bain de foule à travers les artères de Dakar. La mobilisation réussie a alors commencé à affoler le pouvoir.

Senegal Abdoulaye Wade, ehemaliger Präsident
De retour le 10 juillet après plus de deux ans d'absence, Abdoulaye Wade a affirmé s'être lancé dans la bataille électorale pour chasser du pouvoir Macky SallImage : DW/M. Lamine Ba

Youssou Ndour a suspendu une tournée en Europe pour venir prêter main forte à la coalition au pouvoir. Sa caravane a sillonné plusieurs quartiers le 14 juillet. 

Senegal Transparent für die Freilassung Khalifa Salls
L'ombre du maire de Dakar, emprisonné pour détournement de fonds, a plané sur la campagneImage : DW/M. Lamine Ba

A Grand-Yoff, un quartier supposé être un bastion de Khalifa Sall, le cortège a été attaqué par des jeunes armés de machettes, de gourdins et autres armes légères. Les affrontements ont fait une dizaine de blessés. 
Les deux camps se sont alors accusés mutuellement d'être responsables de ces violences. Mame Mbaye Niang, ministre de la Jeunesse, a appelé alors à la résistance. "Si on abdique parce qu’il y a quelques voyous qui ont décidé de saboter, nous on a les moyens de saboter aussi. Moi je vais y retourner, on va jouer à ce jeu-là", a-t-il dit. 
Le lendemain, une autre caravane de la coalition Benno Bokk Yaakar, essuyait des projectiles à la Médina, fief de Bamba Fall. Le Maire a alors essayé de tempérer en appelant au calme. "Le Sénégal nous appartient à nous tous. Défendre le peuple, ce n’est pas les entrainer dans des divergences, dans des antagonismes. J’appelle tout le monde à apaiser la situation parce que cette violence terni l’image du Sénégal et l’image de notre démocratie", a-t-il déclaré. 

 

La distribution des cartes d'électeur : un élément de discorde 

Le retrait des cartes électorales a également occupé une bonne place dans la campagne. Comme Mamadou Ndiaye, beaucoup de citoyens n’ont pas reçu leurs documents d’identification nationale : "J’ai déposé une demande depuis pratiquement sept à huit mois mais je n’ai pas encore reçu ma carte d’identité et encore mois ma carte d’électeur", a-t-il témoigné. 

Le 23 juillet, Abdoulaye Wade a appelé à une marche pour exiger la remise de toutes les cartes et deux jours plus tard, le centre-ville était quadrillé par les forces de l’ordre. Les manifestants étant rapidement dispersés par des tirs de grenades lacrymogènes. 

Abdoulaye Wade s'est déclaré pourtant satisfait. "Pour nous c’est un succès parce que l’adversaire a été ébranlé. Il a été obligé de lancer des grenades lacrymogènes. C’est indigne d’un gouvernement", a expliqué le fondateur du Parti démocratique sénégalais.  

Dans les discours, pouvoir et opposition se sont beaucoup affrontés par médias interposés. Le pouvoir a largement communiqué sur les réalisations de Macky Sall pour convaincre les électeurs. De son côté, l’opposition a appellé à la démission du ministre de l’Intérieur, pour incompétence