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Burundi : "climat de peur" avant les élections selon l'ONU

5 septembre 2019

La Commission d’enquête de l’ONU sur le Burundi vient de publier son nouveau rapport. Cette année encore, les experts onusiens dénoncent de graves violations des droits de l’Homme à un an des élections générales.

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Burundi l Menschenrechtsbüro der UNO geschlossen l Polizisten gehen gegen Demonstranten vor
Image : picture alliance/dpa/D. Kurokawa

Dans son rapport publié aujourd’hui à Genève, la Commission conclut à l’existence d’un climat d’intimidation de toutes les personnes qui ne démontrent pas leur soutien envers le parti au pouvoir, le CNDD-FDD.

"Il est extrêmement dangereux de critiquer le pouvoir en place au Burundi", a estimé Doudou Diène, le président de la commission d’enquête.

"L’étouffement" des voix critiques

Outre les violences commises par les forces de l’ordre, les enquêteurs dénoncent notamment les exactions perpétrées par les Imbonerakure, le mouvement de jeunesse du parti CNDD-FDD au pouvoir.

 Philip Grant, directeur de l’ONG Trial International, qui lutte contre l’impunité, appel à briser ce qu’il appelle "la conspiration du silence" autour de ce qui se passe au Burundi.Le premier tour de la présidentielle, qui aura lieu le 20 mai de l’an prochain, a été couplé aux élections législatives et communales. A cet égard, la Commission a insisté sur le fait que la situation au Burundi doit être suivie "avec la plus grande vigilance par la communauté internationale".

"L’impunité est généralisée dans le pays" (Philip Grant)

Compte tenu de la période électorale à venir, politiquement sensible, la Commission d’enquête a décidé d’adopter une démarche prospective. En appliquant le "cadre d’analyse des atrocités criminelles", élaboré en 2014 par le Bureau du conseiller spécial pour la prévention du génocide et la responsabilité de protéger, la Commission a constaté que les huit facteurs de risque communs pour les atrocités criminelles sont présents au Burundi.

Le rapport de l’ONU s’appuie sur plus de 1200 témoignages de victimes, de témoins et d’auteurs présumés de violences. Les autorités ont refusé de coopérer. La Commission présentera officiellement son rapport le 17 septembre au Conseil des droits de l’Homme des Nations unies, à Genève.