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Burkina Faso : pas de manifestation pour le Balai citoyen

Richard Tiéné
4 juillet 2021

L'opposition politique va manifester ces samedi 3 et dimanche 4 juillet. Ce sera sans Smockey et le Balai citoyen, qui pense que cette marche est un agenda.

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Burkina Faso Balai Citoyen, Ouagadougou
Image : DW/K. Gänsler

Ce vendredi, l'opposition politique au Burkina Faso était face à la presse en prélude à sa marche prévue pour ces samedi 3 et dimanche 4 juillet. Objectif : dénoncer l'inaction du gouvernement face aux attaques terroristes. Le président burkinabè a demandé aux organisateurs de sursoir à cette manifestation et à même procédé à un remaniement ministériel. 

L'opposition persiste : la manifestation aura lieu sur l'ensemble du territoire. Le Balai citoyen, un des mouvements en première ligne de l'insurrection populaire de 2014 et mouvement majeur de la société civile burkinabè, a néanmoins décidé de ne pas y participer.

Burkina: pourquoi le Balai citoyen ne manifeste pas avec l'opposition

La marche initiée par l'opposition cacherait en effet un agenda politique, selon l'artiste-activiste Smockey. L'ancien chef d'Etat Blaise Compaoré serait à la manœuvre pour faciliter son éventuel retour au Burkina Faso.

"Il faut que l'objet de cette manifestation soit uniquement et sincèrement l'intérêt de la nation et pas des calculs politiques. Récemment, le chef de file de l'opposition est allé au bord de la lagune Ebrié (Côte d'Ivoire) juste avant la marche. Il n'y a pas eu cette rupture avec le clan Compaoré au niveau du Congrès pour la démocratie et le progrès (CDP). Ce qui amène à penser souvent que c'est lui-même qui est aux manettes", estime Smockey.

Serge Bambara, plus connu sous le nom de Smockey
Serge Bambara, plus connu sous le nom de SmockeyImage : Getty Images/AFP/I. Sanogo

Un léger remaniement ministériel 

Mardi dernier, le Balai citoyen a déposé une plainte devant le tribunal contre le gouvernement pour non-assistance à personnes en danger, suite notamment au drame de Solhan dans le nord du pays qui a fait officiellement 132 morts.

Sous la pression de la société civile et de l'opposition, le gouvernement a procédé mercredi à un léger remaniement ministériel en remplaçant les ministres de la Sécurité et de la Défense. Des changements à la tête de l'exécutif diversement appréciés par les Burkinabès.

"Il y a des remaniements au pays mais sur la base de ce que nous voyons, rien ne change", estime ce citoyen.

Pour ce jeune homme, "Je suis sûr que c'est par rapport aux différents problèmes de sécurité, les marches et autres… C'est par peur de finir comme l'ex-président Blaise Compaoré qu'ils ont fait ce remaniement".

Blaise Compaoré, président du Burkina Faso de 1987 à 2014
Blaise Compaoré, président du Burkina Faso de 1987 à 2014Image : picture-alliance/AP Photo/F. Mori

Une marche qui divise

De l'avis du porte-parole du Balai citoyen, le changement des hommes au sein du gouvernement ne suffit pas à lutter contre le terrorisme.

"Ce n'est pas juste une question d'individus. Ça compte aussi d'avoir de bonnes personnes à la bonne place, mais ça ne suffit pas. Il faut une gouvernance vertueuse à tous les niveaux, pas simplement au niveau de la défense et de la sécurité. Il y a aussi un commandement. Il y a aussi des ordres qui sont donnés. Il y a aussi une stratégie qui est mise en place. Elle dépend aussi de l'exécutif".

La marche de l'opposition divise les Burkinabè. Hier jeudi, la coordination des associations professionnelles des commerçants et des acteurs économiques a mis en garde les manifestants "contre toute tentative de pillage, de vol et de destruction de leurs marchandises".