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Burkina Faso : les familles des victimes témoignent

Richard Tiéné
27 août 2019

Le plus douloureux pour les familles demeure l’annonce de la mort d'un de leurs proches. Surtout lorsqu'ils l'apprennent sur les réseaux sociaux

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Burkina Faso Symbolbild Siccherheit
Image : Getty Images/AFP/I. Sanogo

Le 15 août aux alentours de 8h30 le sergent de police Dabilgou Wendemi Charles âgé de 26 ans tombe dans une embuscade entre Mentao et Dori alors qu’il était en mission de sécurisation d’un camp de réfugiés maliens.

Deux de ses collègues sont également tués et un autre gravement blessé. C’est sur les réseaux sociaux que son frère ainé, Alain Dabilgou, apprend la nouvelle.

"Je clique sur la seconde photo et c’est mon petit frère. Chez nous en Afrique ce n’est pas comme ça qu’on annonce les nouvelles. D’habitude on t’appelle, on te dit que ton frère est blessé et après on te dit qu’il n’a pas pu survivre. On peut comprendre."

Madame Dabilgou qui assistait à un mariage en Côte d’Ivoire apprend la mort de son fils via des proches qui ont vu la publication de la photo du jeune policier sur Facebook. C’est en larmes qu’elle regagne son pays pour assister à l’inhumation de son fils.

Dubois est un ancien militaire de l’ex-régiment de sécurité présidentielle (RSP). Nous l’appelons ainsi pour préserver son identité. Deux de ses amis et frères d’armes font partie des 24 soldats du détachement militaire de Koutougou dans le nord tués par des terroristes le lundi 19 août.  Les assaillants portaient des treillis des forces armées nationales, selon des informations qui lui sont parvenues.

"Les ennemis sont venus du Burkina prétextant assurer la relève. En fait, c’était pour les attaquer", nous confirme Dubois.

Après deux ans de service, le sergent Dabilgou avait demandé une affectation qui était en bonne voie selon sa famille. La douleur était vive à la vue de son corps à Kaya avant son inhumation comme en témoigne son frère Alain Dabilgou.

"C’était comme s’il dormait. Il y a des policiers qui avaient des impacts de balles, des bandes tout autour du visage. C’était violent comme attaque."

De nouvelles mesures de sécurité avant déploiement 

Des soldats plus expérimentés avec des équipements adéquats, c’est le vœu des proches des 27 agents des forces de sécurité tombé en quatre jours ce mois d’août.

"La situation qui prévaut demande actuellement sur le terrain qu’il y ait des gens plus expérimentés. On ne peut pas après deux ans de formation aller sur le terrain où on a affaire à des gens ; une sorte de guérilla. C’est assez compliqué."

Nigrischer Soldat
Image : picture-alliance/Zumapress

L’ancien militaire de l’ex-régiment de sécurité présidentielle, Dubois  raconte : "Je me rappelle on fait une mission au nord, il y a un de nos pickups qui a fait un tonneau. Dans les trente minutes qui ont suivi, le général Diendéré est arrivé avec un hélicoptère pour évacuer les blessés à Ouaga."    

La primeur dans l’annonce du décès de leur proche est un vœu cher aux familles des agents des forces de sécurité et de défense tombées au Burkina.