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Au Mali, Ben le Cerveau devant la justice

Mahamadou Kane
8 septembre 2023

Au Mali, le leader de Yerewolo-Debout sur les remparts est accusé d'avoir voulu discréditer l'Etat. Il avait demandé à la junte le respect du calendrier électoral.

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Ben le Cerveau debout devant un public jeune avec derrière lui une banderole sur laquelle il est écrit : "La libération du Mali".
Le chef de Yerewolo, réputée proche de la junte au Mali, a été placé sous mandat de dépôt lundi 4 septembre à Bamako.Image : Flourish Chukwurah/DW

Adama Diarra dit Ben le Cerveau sera présenté devant un juge du pôle anti-cybercriminalité du tribunal de la commune VI du district de Bamako ce vendredi (08.09.2023).

Le procureur accuse ouvertement Ben le Cerveau "d’atteinte au crédit de l’Etat". Une violation de la loi définie par le professeur Mamadou Guisse, enseignant -chercheur à l’université de Bamako.

"La notion d’infraction peut être définie comme étant un comportement qui constitue un trouble à l’ordre public mais qui doit être prévu et puni par la loi et qui ne doit être justifié ni par l’exercice des droits, ni par l’exercice des devoirs. Le crédit ici, c’est la réputation, l’honneur et la dignité de l’Etat. Il s’agit de discréditer l’Etat par quelques actes comme la parole, l’incitation ou à porter atteinte effectivement à son organisation, à son honneur et à sa dignité", explique à la DW le Professeur Mamadou Guisse.

Un manifestant tenant un portrait du président de la transition, Assimi Goïta.
Ben le Cerveau a toujours défendu les choix d'Assimi Goïta, notamment le recours au groupe Wagner.Image : Ousmane Makaveli/AFP/Getty Images

Ben le Cerveau est depuis le début de la transition un soutien actif des militaires et tout particulièrement du président de transition, le colonel Assimi Goita.

Mais il avait demandé dimanche (03.09) le respect du calendrier électoral pour la tenue des élections présidentielles en février 2024 qui doit marquer le retour à l'ordre constitutionnel au Mali. Ce qui lui a valu d’être arrêté puis placé sous mandat de dépôt.

Quel avenir pour le mouvement Yerewolo ?

Pour le journaliste Koureichy Cissé, le mouvement Yerewolo-Debout sur les ramparts pourrait demeurer même en cas de condamnation de Ben le Cerveau à l’issue de son procès.

"Ben le Cerveau en est certes un grand commandant, un grand leader, mais ils ont d’autres jeunes leaders qui ont la carrure et qui jouent pleinement leurs rôles de leaders du changement", insiste Koureichy Cissé.

Il cite comme exemple "Pape Diallo et Siriki Kouyaté. Je pense que ce n’est pas un souhait qu’on aille vers une condamnation et une condamnation de longue durée. Mais Yerewolo pourrait tout de même subsister et contribuer dans les jours à venir à la libération de Ben le Cerveau."

Ecoutez les explications de notre correspondant

Appel à la mobilisation

Siriki Kouyaté, porte-parole de Yerewolo-Debout sur les remparts dément la non prise de position de son mouvement après le placement sous mandat de dépôt de son leader, Ben le Cerveau. Il affiche sa confiance dans l'indépendance de la justice malienne.

"Yerewolo Debout sur les remparts est unanime sur le fait que ce qui est arrivé à Adama Ben Diarra est une véritable menace pour la paix au Mali, une véritable lutte pour la lutte que le peuple malien mène actuellement pour le changement", confirme Siriki Kouyaté

Le mouvement appelle ses partisans a se mobiliser devant le tribunal de la commune VI. "Ce n’est pas une démonstration de force. C’est juste pour demander à ce que les plus hautes autorités, la justice, puisse un peu prendre la mesure de ce qui se passe par rapport à l’arrestation de Adama Diarra dit Ben le Cerveau", ajoute le porte-parole de Yerewolo-Debout sur les remparts.

Si Ben le Cerveau est condamné, il pourrait être écarté du CNT, le Conseil national de transition qui tient lieu d’organe législatif au Mali et a été installé par les militaires.