Avoir (ou pas !) la patate...
28 août 2009Pour la Süddeutsche Zeitung, c'est bien la tentative du premier Ministre israélien de minimiser la politique de colonisation qui a poussé la chancelière à la fermeté en demandant une avancée substantielle de la part d'Israël et en stipulant que la reprise des négocations de paix ne pouvait pas être envisagée sans solution sur ce point. Certes, l'influence de Berlin est limitée. Mais la responsabilité de l'Allemagne dans ce dossier exige l'abandon de toute retenue et impose la franchise.
Le gouvernement allemand est-il en mesure d'agir sur la politique israélienne ? s'interroge la Frankfurter Rundschau. Non et ce n'est pas son ambition. Ici, c'est une super-puissance comme les USA dont on a besoin. Il n'est donc pas étonnant qu'en Israël, la rencontre Netanyahu-George Mitchell ait retenu davantage l'attention que la visite de Netanyahu à Berlin. Barack Obama reprend en main le dossier du Proche-Orient. Les Etats-Unis s'apprêtent de nouveau à peser de tout leur poids dans les négociations. Ici, Angela Merkel ne peut que jouer un rôle d'assistante.
Même vision des choses chez la Frankfurter Allgemeine Zeitung pour qui le nœud gordien entre une solution de deux états et la foi d'Israël dans ses droits bibliques sur les provinces de Judée et de Samarie ne pourra pas être tranché, même par une fille pragmatique de pasteur protestant.... allusion à la chancelière allemande.
Le quotidien revient également sur les nouveaux chiffres positifs de la conjoncture. Un résultat surtout dû aux mesures de politique économique prises par la grande coalition, estime die Welt. Bien sûr, la chute des prix du pétrole stimule la conjoncture. Mais les chiffres disent aussi que sans la prime à la casse, les dépenses des ménages auraient diminué. Et sans l'extension à grande échelle du travail partiel, le spectre du chômage aurait déployé de manière dramatique ses effets psychologiques dans la société. Ces deux mesures sont chères et leur effet est limité dans le temps, certes. Mais si la demande internationale en produits allemands et la demande intérieure reprennent, comme l'indiquent certains signes, cet investissement aura été rentable.
À propos de rentabilité, politique cette fois, la tageszeitung de Berlin aborde la fracture écologique qui partage le SPD. D'une part, le candidat SPD à la chancellerie prône les énergies renouvelables et la voiture électrique. Du genre : le SPD devient « Vert ». Mais de l'autre, il attribue dans son équipe de futurs ministrables le maroquin de l'Agriculture à un lobbyiste affirmé de l'agro-industrie. Pas écolo pour deux sous, celui-ci plaide même pour la pomme de terre transgénique, ruinant ainsi la crédibilité de l'engagement écologique des sociaux-démocrates.