Avidité, quand tu nous tiens...
26 août 2009L'Opel-Story, comme le titre la Frankfurter Allgemeine Zeitung, continue. La pression exercée sur Washington par les Allemands est impressionnante. Mais quand General Motors vendra-t-il sa filiale allemande et à qui, et même, la vendra-t-il seulement ? cela se décide à Detroit, donc à Washington, et pas à Berlin. Ici, les calculs électoralistes allemands ne jouent aucun rôle. Il est clair que ce sont les intérêts américains qui sont aux commandes.
Même diagnostic pour la Süddeutsche Zeitung. Les managers de GM démontrent chaque jour au gouvernement allemand le peu de cas qu'ils font de ses desideratas. Pour eux, cette solution opportune en termes de politique intérieure allemande n'est pas fondée en termes économiques. Qui pourrait les en blâmer ? Et les manifestations d'ouvriers de chez Opel devant l'ambassade américaine à Berlin n'y changeront rien. Plus le temps passe et plus il apparaît que les dirigeants allemands, de Merkel à Steinmeier, se sont montés le bourrichon en annonçant un sauvetage qui n'en était pas un.
Le fait que la décision ne soit pas encore prise n'est pas forcément un mal, considère de son côté die Welt. Aujourd'hui, la situation de General Motors est bien meilleure qu'au mois de mai. A l'époque, GM au bord de la faillite menaçait d'entraîner Opel dans sa chute. Aujourd'hui, le géant américain de l'automobile va mieux et semble même vouloir conserver Opel. Berlin pourrait s'en réjouir car cela éviterait aux contribuables allemands de débourser 4,5 milliards d'euros. Le quotidien revient aussi en première page sur la polémique lancée en Allemagne par un dîner d'anniversaire organisé et payé ! par la chancellerie, au bénéfice de Josef Ackermann, le patron de la Deustche Bank.
Pour la Frankfurter Rundschau, il va être difficile de faire comprendre aux ouvriers de chez Opel la nécessité d'utiliser les deniers publics pour le dîner d'anniversaire d'un grand ponte de l'économie allemande loin de crier misère. Bien sûr, il est clair que l'échange de vues est nécessaire entre politiques et financiers de terrain. Et puis personne n'attend d'Angela Merkel qu'elle régale ses invités en commandant quelques pizzas chez l'Italien du coin. Si par contre, c'est monsieur Ackerman qui a établi la liste des invités, cela va trop loin. Ce dîner laisse vraiment un arrière-goût malsain.