Anticipations sur les anticipées
24 mai 2005La Süddeutsche Zeitung passe en revue les deux candidats à la chancellerie de l’opposition, l’une avérée – celle d’Angela Merkel, de la CDU, et l’autre supputée – celle de Guido Westerwelle, du FDP. Et c’est par lui que la Süddeutsche commence. Elle estime qu’avec sa tête de premier de la classe arrogant, il est plutôt antipathique. Surtout qu’il est de ceux qui ne laissent pas les autres copier, mais qui râlent haut et fort lorsqu’on ne les invite pas aux boums. Plus sérieusement, la SZ revient sur le profil d’Angela Merkel. De nombreux électeurs n’imaginent pas non plus la candidate des chrétiens-démocrates à la chancellerie. Un avis manifestement partagé par le quotidien, qui rappelle a la fois les hésitations d’Angela Merkel au moment de la guerre en Irak, et sa précipitation comme au Congrès de Leipzig. Des comportements de mauvais augure lorsque l’on est appelé à prendre position sur des dossiers tels que le nucléaire iranien ou nord-coréen. Alors oui, conclut le journal, une coalition noire-jaune, du FDP et de la CDU/CSU, est la seule alternative réaliste actuellement. Mais une alternative pour un changement au moins aussi dangereux que celui de 1998, quand la coalition rouge-verte est arrivée au pouvoir.
La Frankfurter Allgemeine Zeitung met les chrétiens-démocrates et les libéraux en garde : il ne faut pas pêcher par abus de confiance en sa propre victoire. Et le duo Merkel/Westerwelle ne doit pas oublier que celui d’en face, Schröder/Fischer, n’est pas à traité par-dessus la jambe dans une campagne électorale.
La tageszeitung titre sur la page Joschka Fischer qui se tourne. Le quotidien analyse la fin d’une ère. Si les Verts choisissent Joschka Fischer comme candidat à la chancellerie, il lui faudra bien, au sein du parti, céder la place à du sang neuf après la course électorale. Le journal estime que c’est la dramatisation forcenée de la politique qui crée à cette même politique ses propres déceptions.
Die Welt rappelle que le chancelier doit poser la question de confiance le 1er juillet au plus tard, afin que les élections se tiennent d’ici au 18 septembre. Si elles ont lieu, écrit Die Welt. Car la dissolution du Bundestag n’est pas une procédure facile, du point de vue de la Constitution allemande. Il s’agit d’une procédure réservée aux situations de crise exceptionnelles, lorsque le gouvernement n’a plus de majorité au parlement. Or, il n’est pas dit que la situation actuelle remplisse les conditions définies dans le cadre de l’article 68 de la Loi Fondamentale.