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Anniversaire du massacre de Tienanmen

Aude Gensbittel4 juin 2008

19 ans après le massacre de la place Tien An Men à Pékin, aucune commémoration officielle n’est organisée en Chine.

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Manifestation étudiante sur la place Tien An Men le 4 mai 1989Image : AP

Dans la nuit du 3 au 4 juin 1989, un mouvement pour la démocratie mené par des étudiants et des intellectuels était réprimé dans le sang par l'armée chinoise. Un événement resté tabou dans le pays et dont beaucoup de jeunes ignorent tout aujourd'hui.


Le trafic est dense autour de la place de Tien An Men. Sur la place même, des enfants jouent avec des cerfs-volants, des touristes flânent, des soldats montent la garde. Nulle part on ne voit de signe rappelant les événements survenus lors de la nuit du 4 juin 1989, la violente répression du mouvement pour la démocratie qui se développait en Chine. Des centaines de personnes avaient été tués par les coups de feux des soldats ou écrasés par des chars. Des événements qui ne sont pas connus de tous, comme en témoigne ce passant, un jeune homme de 23 ans :


« Le 4 Juin? Qu'est-ce qui s'est passé? Je ne sais pas. Il y a eu des troubles, non? J'en ai vaguement entendu parlé, mais en fais je ne sais pas grand-chose là-dessus. »


Parmi les jeunes générations, beaucoup ignorent ce qui s'est passé le 4 juin 1989. Le vérité sur le massacre de la place Tien An Men est encore taboue dans la société chinoise. On ne sait toujours pas aujourd'hui combien de personnes exactement y ont trouvé la mort. Ding Zilin, une ancienne professeur d'université âgée de 72 ans, est horrifiée à l'idée qu'on puisse oublier ce qui s'est passé :


« C'est un crime. Toutefois on ne devrait pas faire de reproches à la jeunesse, mais au parti communiste. Il fait tout pour que les événements de l'époque tombent dans l'oubli. »


Ding Zilin, elle ne risque pas d'oublier. Son fils, alors âgé de 17 ans, a été par les balles des soldats dans la nuit du 3 au 4 juin 1989. Elle est porte-parole de l'association « Mères de Tien An Men », qui organise des actions de commémoration. Jusqu'à présent, on n'a pas rendu justice aux victimes et à leur famille, mais pour ce vieux passant, ce sera le cas un jour :


« Je crois que justice sera rendue au peuple. Un jour, la vérité éclatera sur le massacre. Quand les plaies guérissent, il y a des cicatrices. Ces cicatrices seront toujours visibles et seront témoins de l'Histoire. »


De leur côté, plusieurs organisations de défense des droits de l'Homme exigent la libération des manifestants arrêtés il y a 19 ans sur la place de Tien An Men. On estime qu'entre 50 et 200 personnes sont encore derrière les barreaux.