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PolitiqueAfrique du Sud

Retrouver la confiance entre Berlin et Pretoria

Marco Wolter | Avec agences
28 juin 2023

Annalena Baerbock s’est rendue en Afrique du Sud. A Pretoria, la cheffe de la diplomatie allemande a salué la mission de médiation africaine dans la guerre en Ukraine.

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Annalena Baerbock et Cyril Ramaphosa
Annalena Baerbock et Cyril Ramaphosa se sont entretenus pendant plus d'une heureImage : South African Presidency

"Lors de son voyage en Afrique du Sud, Annalena Baerbock voulait panser d’anciennes plaies et détourner le pays de sa proximité avec la Russie", analyse le site d’information en ligne Zeit Online

Le dossier ukrainien allait en tout cas s’immiscer encore un peu plus que prévu dans l’agenda de cette visite, puisque la ministre allemande a été contrainte de repousser son arrivée d’un jour, pour participer lundi (26.06) à un sommet d’urgence avec ses homologues européens suite à la volte-face du patron du groupe de mercenaires Wagner, le week-end dernier.

Arrivée mardi (27.06) à Pretoria, Annalena Baerbock a tout d’abord été reçue par Naledi Pandor. Le large sourire de la cheffe de la diplomatie sud-africaine lors des salutations n’a pas manqué d’être remarqué, alors que les relations entre les deux pays sont actuellement compliquées. 

L’Afrique du Sud, historiquement très proche du Kremlin, se refuse de condamner la Russie pour son invasion de l’Ukraine et affirme vouloir rester neutre. Le pays avait accueilli des exercices navals avec la Russie et la Chine en février dernier. A la mi-mai, Pretoria a même été accusé par les Etats-Unis d’avoir livré des armes à la Russie. 

Annalena Baerbock serre la main de Naledi Pandor
Naledi Pandor a accueilli Annalena Baerbock avec un large sourireImage : Christoph Soeder/dpa/picture-alliance

Mission de médiation africaine 

Suite à leur entretien, Naledi Pandor a d’ailleurs appelé à l'acceptation de positions divergentes en matière de politique étrangère. "Il ne devrait pas y avoir de situation où vous forcez l’autre à vous suivre", a-t-elle déclaré, tout en annonçant que la mission de médiation africaine en Ukraine allait se poursuivre.  

L’Afrique du Sud est en effet à la tête d’une délégation composée de dirigeants et responsables de sept pays africains, qui s’est récemment rendue en Ukraine puis en Russie pour proposer, sans grand résultat, sa médiation. 

Annalena Baerbock s’est toutefois félicité de la poursuite de cette médiation et a salué la position du président sud-africain Cyril Ramaphosa, qui a clairement affirmé l’importance de "la charte des Nations unies, la souveraineté de chaque pays et l'intégrité territoriale"

"Etre persévérant lorsqu’il s’agit de diplomatie s’avère payant", a-t-elle commenté dans une interview à la télévision publique allemande ZDF. Selon la ministre allemande des Affaires étrangères, "la voix de l'Afrique du Sud a déjà changé" et "quand le pays de Nelson Mandela et de Desmond Tutu s'élève contre les injustices, le monde écoute". 

Un scientifique dans un laboratoire
La position de l'Allemagne sur les brevets des vaccins contre la Covid-19 avait été très critiquéeImage : Shelley Christians/REUTERS

Rencontre avec Cyril Ramaphosa

Au-delà de la guerre en Ukraine, l’Afrique du Sud représente pour l’Allemagne le principal pays partenaire économique au sud du Sahara. 

Annalena Baerbock a ainsi insisté sur les possibilités de coopération dans la transition énergétique et la lutte contre le changement climatique. 

Après son tête-à-tête avec Naledi Pandor, elle a été reçue par Cyril Ramaphosa, soulignant l’importance de cette visite pour Pretoria, mais aussi pour Berlin. Selon le ministère allemand des Affaires étrangères, leur entretien aura duré 75 minutes au lieu des 30 prévues initialement. La délégation allemande a même annulé le rendez-vous qui devait suivre. 

Car la coopération Nord-Sud est une autre source de tension, qui s’est amplifié pendant la pandémie de Covid-19. L’Allemagne avait notamment refusé de lever les brevets sur les vaccins. Plus largement, les pays occidentaux sont accusés d’avoir accaparé les stocks de vaccins disponibles. 

Lors du Sommet pour un nouveau pacte financier mondial à Paris la semaine dernière, Cyril Ramaphosa a en effet estimé que les nations africaines "ont eu l'impression d'être des mendiantes quand elles ont eu besoin d'avoir accès aux vaccins".  

Symbolbild I Journalismus
Marco Wolter Journaliste au programme francophone de la Deutsche Welledw_francais