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Angie et ses drôle de dames

18 juillet 2019

Les journaux commentent le "coup" d'Angela Merkel. La chancelière a réussi a placé ses deux alliées les plus fidèles à des postes clefs : exécutif européen pour Ursula von der Leyen et ministère de la Défense pour AKK.

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Annegret Kramp-Karrenbauer Ursula von der Leyen Angela Merkel
Image : picture-alliance/dpa/S. Yuqi

La chancelière allemande Angela Merkel fêtait son anniversaire le 17 juillet, 65 ans ! Elle en a profité pour officialiser sa succession et son testament politique en posant avec Ursula von der Leyen, nouvelle chef de la Commission européenne, et Annegret Kramp-Karrenbauer, surnommée AKK, nouvelle ministre de la Défense et cheffe de son parti, la CDU.

Le triumvirat rayonne en première page de die tageszeitung. Toutes les trois font parties de la CDU, l'Union chrétienne démocrate, rebaptisée pour l'occasion Union des Dames chrétiennes par le journal. C'est suffisamment rare pour le souligner : le quotidien de gauche tire son chapeau à ces trois femmes conservatrices. "Que ce soit chez les sociaux-démocrates, l'extrême gauche ou les Verts, on n'aura jamais vu autant de solidarité féminine que dans ce trio. Cela fait des années que ces trois-là se soutiennent, chacune jouant sa partition à sa façon, sans faire trop de bruit, contrairement à certains de leurs collègues masculins. Stratégiquement, c'est génial", s'enthousiasme le journal. Pour des femmes qui veulent modeler le paysage politique, la CDU est actuellement "the party to be".

Deux coups en un

Pour son 65ème anniversaire, la chancelière a de quoi être plus que satisfaite, écrit la Frankfurter Allgemeine Zeitung. Au pouvoir depuis 2005, Angela Merkel a annoncé qu'elle se retirerait de la politique à la fin de son mandat, au plus tard en 2021. Mais avec ce double coup d'éclat, elle rappelle aux Allemands et aux Européens que pour le moment, c'est toujours elle qui est au pouvoir et qu'elle a encore son mot à dire. Quant à AKK, présentée comme la dauphine d'Angela Merkel, le ministère de la Défense est certes un poste difficile mais aussi un excellent tremplin pour accéder à la chancellerie.

Parti Trump

Aux Etats-Unis, ce sont également des femmes qui se sont attiré les foudres de Donald Trump. Ces derniers jours, le président américain s'est violemment attaqué à quatre élues démocrates, issues de minorités, leur conseillant de "retourner dans leur pays d'origine". Le journal de Francfort note avec regret que seuls quatre députés républicains ont voté mardi soir une motion condamnant des propos "racistes" du locataire de la Maison Blanche. Et pour cause : ce dernier sera très probablement le candidat de leur parti en 2020.

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Les quatre députés démocrates visées par Donald Trump : Alexandria Ocasio-Cortez, Ayanna Pressley, Ilhan Omar et Rashida TlaibImage : picture-alliance/AP Photo/J. Scott Applewhite

La Süddeutsche Zeitung dresse le même constat. Avec les dernières tirades de Donald Trump et la non-réaction de son parti, on a franchi une nouvelle barrière. Le parti républicain est devenu le parti Trump et ses membres se sont complètement soumis à son système. Un système qui repose sur le racisme, la misogynie, l'agression, la division, le sabotage de la presse libre, les hommages aux dictateurs, le mensonge, l'injure, l'outrecuidance, le narcissisme et enfin la colère. Rien que ça.

Et malgré tout, écrit le magazine der Spiegel, il n'est absolument pas exclu que Donald Trump remporte la prochaine élection. Il le dit lui-même : "beaucoup de gens apprécient ce que je dis". Et pour une fois, c'est, malheureusement, la vérité. C'est dire quelle responsabilité pèse sur l'opposition. D'ici 2020, interdiction aux démocrates de se perdre dans des batailles entre aile progressiste et aile modérée. Il faut qu'ils trouvent une ou un candidat qui soit en mesure de battre Trump. Il n'y a que cela qui compte, selon l'hebdomadaire.