Allez les bleus !
9 février 2010"Les bleus battent les oranges", titre die Welt. Cela ressemble à un résultat de match de foot. En réalité, c'est la conclusion du deuxième tour de l'élection présidentielle en Ukraine. Le bleu étant la couleur de Viktor Ianoukovitch, l'orange celle du Premier ministre Ioulia Timochenko. Il y a cinq ans, Viktor Ianoukovitch avait déjà tenté d'accéder à la présidence, en fraudant et la Révolution orange l'avait balayé. Aujourd'hui il revient sur le devant de la scène, vainqueur d'une élection démocratique ou plutôt comme quelqu'un qui a dû se plier aux règles démocratiques, instaurées par ses adversaires, note le quotidien. Difficile pour le moment de lire l'avenir des Ukrainiens et d'évaluer si leur nouveau président représente un danger pour la démocratie. Ce qui est sûr, c'est que depuis 2004, il a beaucoup appris.
Non, c'est certain. Il ne faut pas s'attendre à un nouveau départ avec Viktor Ianoukovitch, écrit die Tageszeitung. Toujours est-il que les gens ont eu le choix - or, dans cette ancienne république soviétique, avoir le choix est tout sauf évident - et que le scrutin s'est déroulé grosso modo de manière libre et transparente. Il faut espérer que Ioulia Timochenko sache tirer les conséquences du résultat quasi-définitif de l'élection. Autrement dit, elle serait bien avisée d'accepter sa défaite, note le quotidien.
Pour la Frankfurter Allgemeine Zeitung ce serait même le plus grand service que Ioulia Timochenko pourrait rendre à son pays. Malheureusement, la façon dont s'est comportée le Premier minsitre ces derniers mois laisse douter de ses capacités à surmonter cette épreuve. Il est probable qu'elle ferait un meilleur chef d'Etat que Viktor Ianoukovitch - mais désormais il faut surtout qu'elle prouve qu'elle est la meilleure chef de l'opposition.
Pour finir, la Süddeutsche Zeitung s'interesse à la future relation entre l'Ukraine et la Russie. On dit de Viktor Ianoukovitch qu'il est pro-russe. En réalité, il a laissé percevoir depuis la dernière élection que sa priorité numéro un était la souveraineté de son pays. Par conséquent, il se pourrait bien, selon le quotidien, qu'il devienne pour Moscou un partenaire encore plus gênant que Ioulia Timochenko ou Viktor Iouchtchenko, le président sortant ne l'ont été.
Auteur: Konstanze von Kotze / Edition: F.Q