Allemagne : deux Syriens accusés de crimes contre l'humanité

Les journaux allemands se penchent ce mercredi 30 octobre sur le cas des deux Syriens, des membres des services secrets de Bachar al-Assad, accusés de crime contre l'humanité en Allemagne où ils vivaient tous les deux.

Cette mise en accusation est "un signal fort", estime la Süddeutsche Zeitung, qui rappelle que si cette mise en accusation est inédite, c'est aussi parce la justice allemande a réussi, là où beaucoup d'autres ont échoué.

"La justice internationale à La Hague a essayé, tout comme le Conseil des droits de l'homme de l'ONU. Mais même Carla Del Ponte, l'ancienne procureure qui avait fait face au chef de guerre serbe Slobodan Milosevic, n'y est pas parvenue. Elle a fini par capituler et jeter l'éponge, agacée, devant les puissants alliés politiques d'Assad, qui bloquent beaucoup aux Nations unies".

Et voilà donc qu'un tribunal de Karlsruhe franchit le cap. Pour la SZ, "il ne faut pas exagérer avec le mot historique, mais là c'est historique".

Le journal montre par ailleurs peu de compassion pour les deux Syriens, dont l'un était responsable d'une prison transformée en centre de torture à Damas".

Les prisonniers étaient battus, torturés avec des électrochocs, accrochés par les poignets au plafond avant d'être violés.

L'accusé se justifie en disant qu'il n'a fait que suivre les ordres, qu'il n'a fait que son travail. "Personne qui viole les droits de l'homme ne peut s'en sortir aussi facilement", répond le journal.

Les Britanniques retournent aux urnes

Un tout autre sujet, à lire également ce mercredi dans les journaux allemands : les éditos consacrés au feu vert donné par le Parlement britannique à des élections législatives anticipées le 12 décembre. "Il était temps ! s'exclame la Tageszeitung.

Le gouvernement n'a pas de majorité dans un Parlement quasi incapable de prendre une décision" et donc de voter sur l'accord négocié par Boris Johnson avec l'Union européenne.

"Ce qui va sortir de ce scrutin, personne ne le sait. Mais au lendemain de l'élection, la Grande-Bretagne pourra enfin démarrer un nouveau chapitre politique."

Voilà qui n'est pas tout à fait l'avis de la Frankfurter Allgemeine Zeitung qui voit l'avenir avec un peu moins de sérénité.

"Que faire si ces élections n'apportent pas les clarifications tant espérées ? Le parti conservateur du Premier ministre domine largement les sondages, mais c'était pareil il y a deux ans, lorsque Theresa May se lança dans une recomposition de la Chambre basse, ce qui lui a ensuite valu un échec cinglant."