« Alarme au pays des merveilles »
9 août 2011La crise de l'euro a de quoi perturber n'importe quel citoyen, observe die tageszeitung. La menace d'un crack revient encore et encore, puis on pense être tiré d'affaire, avant qu'une nouvelle crise n'éclate bientôt. La Grèce, l'Irlande, le Portugal et maintenant l'Italie : peut-on déceler une quelconque logique dans ces développements ?
Eh bien oui, aussi peu probable que cela puisse paraître, une tendance claire se dessine. L'Europe est sur la bonne voie pour devenir une véritable union monétaire. Ou pour le dire autrement, et de manière assez pathétique, la crise se révèle être une chance. La Banque centrale européenne va enfin recevoir les compétences dont elle a besoin. Il reste encore à inventer les eurobonds, les titres de dette européens. Mais quoi qu'il en soit, les premiers pas ont été faits.
« Alarme au pays des merveilles », titre la Süddeutsche Zeitung. Les marchés financiers sont en ébullition, parce que des nations industrialisées, comme les Etats-Unis, l'Italie ou le Japon, sont enlisées dans un marécage de dettes. Les investisseurs craignent aussi que la Chine, le Brésil et d'autres moteurs de la croissance mondiale ne soient en perte de vitesse.
Et qu'en est-il de l'Allemagne? Ces derniers mois, le pays apparaissait comme un véritable îlot de bienheureux. La croissance y est forte, le chômage plus bas que jamais depuis la réunification. Après la chute de Lehman Brothers, l'Allemagne s'était libérée de la récession tel un géant pris dans une pelote de laine, mais cette fois-ci elle ne pourra pas échapper à la crise mondiale qui s'annonce et qui risque de s'étendre, dans les prochains mois, à l'économie réelle.
Pour la Frankfurter Allgemeine Zeitung, la dégradation de la note des Etats-Unis et la crise de la dette qui touche la zone euro masquent le fait que la conjoncture mondiale a ralenti ces derniers mois plus que ce qui était attendu. Mais le quotidien se veut optimiste : de nombreuses raisons qui expliquent ce ralentissement sont de nature temporaire, notamment la baisse de la production au Japon, suite au tsunami, et la hausse des prix du pétrole. Et l'effet négatif de ces facteurs devrait diminuer dans les prochains mois.
Auteur : Sébastien Martineau
Edition : Sandrine Blanchard