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Ahmed Maïtik : "Nous n'avons pas d'esclaves en Libye"

25 novembre 2019

Depuis la chute du régime de Mouammar Kadhafi en 2011, la Libye est déchirée par des conflits fratricides. Certaines puissances étrangères sont également accusées d'y mener une guerre par procuration.

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Libyen nahe Khoms | Gerettete Flüchtlinge
Image : Reuters/A. Sahely

Selon l'ONU, depuis le mois d’avril 2019, une offensive militaire conduite par le maréchal Khalifa Haftar, l'homme fort de l'Est libyen, pour s'emparer de Tripoli a déjà fait plus de 1.000 morts et 120.000 déplacés.

Une situation que déplore le vice-premier ministre libyen Ahmed Maïtik, récemment invité dans l’émission "Conflict zone" de la Deutsche Welle. Il dénonce aussi le soutien apporté au camp Haftar.

Kombibild - Erdogan, Khalifa Haftar, Fajis al-Sarradsch
De gauche à droite, le maréchal Khalifa Haftar, président turc Recep Tayyip Erdogan et le Premier ministre Fayez el-Sarraj

"D'un côté, le monde entier soutient politiquement le GNA (le Gouvernement d'union nationale). Mais sous la table, beaucoup de pays soutiennent cette milice et c'est pourquoi nous avons des problèmes. Certains de ces pays la renforcent. Et ce que nous recherchons avec le processus de Berlin, c'est qu’ils cessent d’aider une entité différente du gouvernement libyen", soutient Ahmed Maïtik.

Responsabilité

À en croire le vice-premier ministre libyen, aussi bien les Européens que les pays arabes se mêlent du conflit.

Selon un rapport d'experts de l'ONU, la Jordanie, la Turquie et les Emirats arabes unis ont violé l'embargo sur les armes en Libye.

La Jordanie aurait même formé des troupes du maréchal Khalifa Haftar et les Emirats arabes unis sont soupçonnés d'avoir utilisé des avions-bombardiers au profit de ses troupes.

Le Gouvernement d'union nationale (GNA) pour sa part a le soutien du Qatar et de la Turquie.

Et l’instabilité en Libye profite aux trafiquants d’êtres humains.

"Ce sont de fausses informations. Nous n'avons pas d'esclaves en Libye. Nous n'avons pas ce que l'on appelle un problème d'esclavage en Libye. Nous devons collaborer avec la communauté internationale, où se trouve la communauté internationale, où sont les Européens?", s’interroge Ahmed Maïtik.

Migrants

Libyen Auffanglager für Flüchtlinge in Zawiya bei Tripolis
Des migrants africains dans un camp à TripoliImage : Getty Images/AFP/M. Turkia

Ahmed Maïtik rappelle que le gouvernement libyen collabore avec l’Union européenne pour recueillir les migrants en mer Méditerranée. Il estime par ailleurs à plus de 800.000 le nombre de migrants qui vivent en Libye et demande qu’on laisse du temps à son pays pour se reconstruire.

"Nous avons des problèmes avec nos frontières. Nous avons un problème avec les réfugiés. Nous avons un problème d'immigration clandestine. Nous avons un problème pour créer notre monnaie libyenne pour les six millions de Libyens, améliorer leur vie, leur économie. Nous devons trouver le moyen d’y arriver étape par étape. Nous ne pouvons pas tout faire à la fois", prévient-il.

Ahmed Maïtik estime de ce fait, que si la communauté internationale est disposée à travailler avec les Libyens, elle ne devrait pas envoyer seulement des messages sur l'esclavage en Libye. "Les Européens nous ont promis beaucoup mais rien n'a été fait" dit-il pour conclure.

DW Französisch Carole Assignon
Carole Assignon Journaliste au programme francophone de la Deutsche Welledw_afrique