Accords... et à cris
2 mars 2009L'accord trouvé ce week-end est une conclusion somme toute rapide, commente la Süddeutsche Zeitung. 5,8 % d'augmentation, étalés sur deux ans, c'est moins que les 8% réclamés par les syndicats. Pourtant, monsieur Bsirke, le patron du syndicat Verdi, a fini quand même par comprendre que de telles exigences étaient à mille lieues de la réalité.
Seulement, cela ne suffit pas, s'insurge la Frankfurter Rundschau. 5 %, ce n'est pas 8, et cette convention tarifaire dure deux ans au lieu d'un an comme c'est l'usage. Si le résultat n'est pas si mauvais, Verdi doit pourtant veiller à ne pas se laisser entraîner dans une spirale d'accords a minima dans ce secteur. A moyen terme, les employés des services publics ont eux aussi le droit de voir augmenter leur pouvoir d'achat.
Si la Tageszeitung parle aussi de cet accord, elle revient en Une sur la tentative du groupe allemand d'armement Diehl d'interdire d'appeler « arme à sous-munition » son nouvel obus baptisé « Smart 155 », au motif que cette munition satisfait aux exceptions prescrites par le traité d'Oslo qui condamne ce type d'armes. Le quotidien de Berlin remarque que l'Allemagne n'a pas ratifié ce traité et qu'elle est devenue un champion dans l'exportation d'armes. Diehl, Rheinmetall et Heckerl & Koch sont à eux trois largement responsables de toutes les victimes des guerres menées dans le monde depuis 1945.
La Une de la Frankfurter Allgemeine Zeitung rappelle la Guerre Froide avec un cliché en noir et blanc de la ligne Oder-Neisse, la frontière définitive entre l'Allemagne et la Pologne. Le quotidien illustre ainsi les dissensions survenues ce week-end à Bruxelles entre les membres de l'Europe qui ont l'euro et ceux qui ne l'ont pas encore, plus concrètement, de la demande par la Hongrie d'un fonds spécial pour l'Europe de l'Est, une demande rejetée par les autres membres de l'Union. Pour le quotidien de Francfort sur le Main, il serait fatal que, en ces temps de crise, les petitesses nationalistes prennent le pas sur les intérêts bien compris de la communauté des états européens.
Cette crise économique massive, souligne enfin die Welt, est aussi une chance de renouveau. Avec sa menace d'une nouvelle partition, économique cette fois, de l'Europe, Budapest a démontré hier comment gaspiller cette chance. L'Europe n'avait pas besoin en ce moment qu'on l'accuse de mettre en place un nouveau Rideau de Fer.