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A Tombouctou, des jeunes font la promotion de la lecture

Paul Lorgerie
11 février 2020

Il y a beaucoup de filles parmi les jeunes de cette association. Une façon pour elles de libérer leur parole et de poser par écrit leurs sentiments quand elles ne peuvent pas le faire par la parole.

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Galerie - Timbuktu Manuskripte
Image : DW/P. Breu

"Quand je me bagarre avec quelqu’un, je l’écris, pour mieux me rappeler" (Agauchatou Maïga, 15 ans)

Agauchatou et Tanibaraka se tiennent derrière une table couverte de livre. Aimée Césaire, les Milles et Une Nuit… Des ouvrages qui leur permettent de s’évader de leur réalité. Et si elles ont comme passion commune la lecture, ces jeunes filles écrivent aussi. 

Tanibaraka Maiga a 16 ans, elle étudie les sciences économiques et sociales mais passe aussi son temps à lire et écrire. 


"J’écris surtout sur la vie ici à Tombouctou, sur ma famille, sur mes amis, ce que j’ai vécue. Tout ce que je n’arrive pas à dire à ma maman, mes grandes sœurs, mes amis, je l’écris et ça me soulage beaucoup."

Une activité cathartique pour ces jeunes filles, qui permet également à Agauchatou Maïga, 15 ans, de ne pas reproduire les erreurs qu’elle a pu faire dans le passé.


"J’écris parfois. Notamment sur les choses que j’ai vécues à l’école. Par exemple, quand je me dispute avec des gens, je l’écris. Et puis encore des mauvaises choses. Quand je me bagarre avec quelqu’un, je l’écris, pour mieux me rappeler."

Ecrire pour ne pas oublier. Et surtout pour ne pas reproduire les erreurs du passé, dans une ville qui a connu l’occupation djihadiste en 2012 et 2013. 

Et peut-être aussi faire avancer les choses. Pour Dramane Sow, secrétaire général de l’association Lecture vivante, l’écriture leur permet d’exprimer les choses qu’elles ne pourraient pas dire en public. 

 

"Ça libère leur parole. Parce que nous sommes dans une société où il y a beaucoup de tabous. Et du coup, il y a un Certain nombre de choses qu’elles ne peuvent pas dire mais qu’elles peuvent consigner. Donc cela crée un certain nombre de facilités pour les jeunes filles de s’exprimer."

Une dédramatisation de la prise de parole qui a aussi un effet incitatif. Si certaines de ces adolescentes écrivent pour elles-mêmes dans un journal secret, d’autre écrivent des romans ou recueils. 

A l’image d’Aminata Boré, auteure de « Tremper la plume dans les plaies », aux éditions l’Harmattan, qui vit aujourd’hui dans la capitale Bamako. 

Cliquez sur l'image principale pour écouter le reportage.