1. Aller au contenu
  2. Aller au menu principal
  3. Voir les autres sites DW

A Magaria, la mortalité liée au paludisme en hausse

Larwana Malam Hami | Nafissa Amadou
1 octobre 2018

L'hôpital de Magaria dans le Sud du Niger est débordé par le nombre d'enfants malades du paludisme. Pourtant les autorités contestent des chiffres avancés par l'Ong MSF qui alerte sur l'existence de dix décès par jour.

https://p.dw.com/p/35pfl
Niger - Gesundheitsstation in Garin Goulbi
Image : picture-alliance/dpa/T. Schulze

Atti Salifou : "les dix enfants par jour, je dirais que c’est exagéré"

Dix enfants décèdent chaque jour du paludisme ou de malnutrition à Magaria, dans le sud du Niger : c'est ce qu'a annoncé le 25 septembre l'ONG "Médecins Sans Frontières". Une information qui a été vite démentie par les autorités sanitaires nigériennes qui estiment que de janvier à la mi-septembre, seulement 67 décès sont liés au paludisme dans ce centre de santé.

 

Kampagne gegen Malaria in Kenia
Image : picture-alliance/dpa

L'alerte de MSF qui fait mal

"Magaria, Niger l'une des plus grandes unités de soins intensifs pédiatriques au monde affiche complet". Tel est l'intitulé du communiqué de presse de Médecins sans Frontières (MSF) qui intervient dans cette région du Niger où la malnutrition et le paludisme ne cessent de faire des victimes.

Selon MSF, depuis plus d'un mois, les équipes de soins pédiatriques luttent contre un taux anormalement élevé de mortalité chez les enfants de moins de cinq ans : dix par jour. Mais pour Atti Salifou, médecin chef adjoint du district sanitaire de Magaria, "les dix enfants par jour, c'est exagéré parce que la semaine dernière, nous avons enregistré 25 décès ce qui ne donne pas ce chiffre. Mais au plus haut du pic, il est arrivé des semaines où nous avons enregistré 72 décès. Peut être est-ce l'unique situation qu'ils ont pris en compte dans leur calcul."

 

Malaria Schnelltest
Image : picture-alliance/dpa

Problème de personnel

Le taux élevé d'enfants qui meurent de malnutrition et du paludisme dans cette partie du Niger s'explique par plusieurs raisons. D'après Atti Salifou, médecin chef adjoint du district sanitaire de Magaria, il y a "796 enfants réunis dans un seul hôpital et d'autre part le personnel, 789 agents, et il y a aussi la gratuité des soins, donc un afflux de malade.

En plus, l'hôpital prévu pour 700.000 habitants draine aussi des malades des districts voisins mais également des malades du Nigeria. 50% de nos malades viennent du Nigeria et ils arrivent souvent tardivement et dans un état grave."

Malgré ce tableau critique, le communiqué de l'Ong MSF est mal accueilli par les autorités du Niger qui craignent que ce message crée une inquiétude au sein de la population. Moustapha Hassane est le secrétaire générale de la préfecture de Magaria. Pour lui, "MSF se croit indépendant, c'est ça leur politique. Avec les techniciens de santé et des représentants de la direction nationale du paludisme nous avons visité le centre et avons tenu une réunion avec MSF pour se dire la vérité et chercher à gérer cette crise."

Un programme est mis en œuvre depuis 2013 au Niger qui repose sur la chimio-prévention du paludisme, couplé avec le dépistage de la malnutrition.

En dépit de cela, le paludisme représente encore la première cause de mortalité au Niger, selon l'Organisation mondiale de la Santé.

Nafissa Amadou Journaliste au programme francophone de la Deutsche Welledw_afrique