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750 milliards d'euros pour relancer l'économie européenne

11 décembre 2020

Les 27 pays de l'Union européenne ont fini par trouver un compromis pour donner leur feu vert à un plan de relance historique face à la crise économique due au coronavirus.

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A droite, le premier ministre polonais Mateusz Morawiecki parle avec son homologue hongrois Viktor Orban
A droite, le premier ministre polonais Mateusz Morawiecki parle avec son homologue hongrois Viktor OrbanImage : Olivier Matthys/Pool/REUTERS

Il y a ce vendredi ceux qui voient le verre à moitié plein et ceux qui le voient à moitié vide après ce sommet européen.

A moitié plein : l'Union européenne a sauvé son plan de relance de 750 milliards d'euros et son budget jusqu'en 2027. Et c'est historique du fait que ce plan de relance est financé par un emprunt commun.

Dans le même temps, il octroie des aides aux pays les plus touchés par les effets de la pandémie. C'est une avancée majeure en termes de solidarité européenne.

Relance et budget avaient été adoptés en juillet. Mais depuis, les réticences de la Hongrie et de la Pologne avaient bloqué l’accord.

Valeurs démocratiques

Les deux pays s'étaient opposés à un mécanisme qui conditionne les aides au respect de l'Etat de droit. La Hongrie et la Pologne étant régulièrement accusées de bafouer certaines valeurs démocratiques comme la liberté de la presse, les droits des minorités ou encore l'indépendance de la justice.

Un compromis sur ce point a donc été trouvé. Et à en croire le journal italien Corriere della Sera, c'est la chancelière Angela Merkel qui en est "la véritable architecte".

Selon le Corriere della Serra, Angela Merkel est l'architecte de ce compromis
Selon le Corriere della Serra, Angela Merkel est l'architecte de ce compromisImage : Francisco Seco/AP Photo/picture alliance

C'est en effet l'Allemagne, qui assure la présidence tournante de l'Union, qui a proposé que le mécanisme sur l'Etat de droit sera bien inscrit dans le texte législatif, mais que celui-ci ne s'appliquerait pas si un pays venait à saisir la justice.

Et c'est là que certains voient le verre à moitié vide. Car il faut en moyenne autour de deux ans à la Cour européenne de justice pour examiner un recours, deux ans au moins pendant lesquels le mécanisme ne pourrait pas entrer en vigueur. Et la Pologne a déjà fait savoir qu'elle comptait user de ce recours.

Cela donne notamment du temps et de la sérénité au premier ministre hongrois Victor Orban, lui qui veut se représenter aux prochaines élections législatives qui se déroulent… dans deux ans.

Le compromis de trop ?

Victor Orban, fidèle à son style offensif, s'est félicité d'avoir "donné quelques claques" pendant les négociations alors que son homologue polonais a parlé d'une "victoire" puisque le mécanisme exclut les questions liées au droit à l'avortement et aux droits des LGBT.

Pour Bloomberg, le "deal d'Angela Merkel avec la Hongrie et la Pologne est celui de trop". L'agence d'informations financières estime que l'Union européenne a vendu "son âme démocratique".

Pas si vite, tempère de son côté la Süddeutsche Zeitung. Pour le journal allemand, Varsovie et Budapest ont seulement gagné un peu de temps.

Si "le blocage du budget est depuis toujours un moyen de faire du chantage à l'UE, le problème de l'Etat de droit n'a pas été mis de côté, il a seulement été un peu repoussé et a finalement trouvé une solution", conclut le quotidien de Munich.

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Marco Wolter Journaliste au programme francophone de la Deutsche Welledw_francais