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40 ans après, que reste-t-il de Jean-Bedel Bokassa ?

Jeff Murphy Barès
20 septembre 2019

Il y a 40 ans, l'ex-empereur centrafricain était renversé au cours d’une opération militaire de parachutistes français.

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Jean Bedel Bokassa se couronne Empereur de Centrafrique à Bangui en 1977.
Jean Bedel Bokassa se couronne Empereur de Centrafrique à Bangui en 1977.Image : Imago Images/Belga

40 ans après, les Centrafricains se souviennent souvent avec nostalgie de l’empereur Bokassa 1er, en dépit de ses folies.

Devenu président de la République en 1966, puis empereur en 1977, celui-ci aura régné treize ans sur la Centrafrique, avant d'être renversé lors d'une opération militaire conduite par des parachutistes français le 20 septembre 1979.

Ce règne est diversement apprécié par la population. Tita Samba Solé, l'un des gardes rapprochés de l’ex-Empereur, envoyé en prison car suspecté de courtiser une des maîtresses de ce dernier, en garde un souvenir assez terrible :

"J'ai réussi ma formation de commando au Caire, mais j'ai fini ma carrière en prison. J'ai fait partie des jeunes gens de notre époque arrêtés pour avoir fait des yeux doux à son épouse. Mais la vraie raison est que j'étais considéré comme un pion des Etats-Unis à travers l'Egypte pour faire un coup d'Etat."

Malgré tout, l’homme reste un admirateur de l’ancien empereur car il voit en lui un patriote qui a servi son pays :

"Jusqu'à aujourd'hui, certains bâtiments n'ont pas connu un seul coup de pinceau depuis Bokassa. Ceux qui lui ont succédé devraient un peu copier sa finesse, son intelligence et sa ruse qu'il utilisait pour demander de l'argent. Il a usé de cette ruse avec la Libye, non pas pour lui-même, mais au bénéfice de la RCA."

Une source d'inspiration pour d'autres

Un autre nostalgique de cette époque est Dénis Modemade. Aujourd’hui avocat, député et juge à la Haute cour de justice, il reste l’un des membres influents du clan de l’ex-empereur Jean-Bedel Bokassa. Il regrette que les dirigeants actuels n’aient pas maintenu l’héritage du système éducatif légué par Bokassa :

"Il tenait tellement à la scolarisation des enfants. Mais le contexte a changé et je le regrette amèrement. Tous ceux qui sont à la tête de notre Etat actuel ont été à l'école. Nous avons des mathématiciens et de grands universitaires à la tête du pays. Pourtant, dans les écoles d'aujourd'hui, nous n'avons pas d'enseignants."

Bokassa 1er, encore appelé président à vie des Centrafricains est 40 ans après sa chute toujours présent dans les mémoires de ses compatriotes pour ce qu’il a réalisé, en bien ou en mal.