À l'heure du bilan
4 février 2010C'est du déjà-vu, raconte la Frankfurter Rundschau. L'indécision noire-jaune, pour les couleurs emblématiques des deux partenaires de la coalition, rappelle beaucoup les débuts hésitants du premier gouvernement rouge-vert de 1998. À la différence pourtant que, à l'époque, les Verts ne connaissaient que par ouïe-dire le travail de l'exécutif. La CDU et le FDP par contre, ont plusieurs fois été aux affaires au cours des dernières décennies.
Pour la Frankfurter Allgemeine Zeitung, le baptême du feu viendra après les élections régionales en Rhénanie du Nord-Westphalie, lorsqu'il faudra faire preuve d'austérité. C'est là que nous verrons si CDU et FDP sont capables d'une politique cohérente dépassant leurs visions divergentes de la société, des divergences qui se révèlent déjà sur les dossiers de l'assurance-maladie et de la réforme fiscale. Le quotidien de Francfort revient aussi en première page sur la mise sous tutelle de la Grèce par la Commission européenne.
Ce qui fait dire à la Tageszeitung : le plan d'austérité d'Athènes ne suffira pas pour combler rapidement les gigantesques déficits des finances publiques, sans parler des fractures sociales que cela va engendrer. Les Cassandre qui autrefois critiquaient la monnaie unique se voient confirmées dans leurs pronostics. Une monnaie unique exige des politiques économique et financière unifiées. Si les pères de l'union monétaire ont cru résoudre ce problème avec le pacte de stabilité, les limites des déficits publics n'ont toutefois pas pu être imposées même en des temps économiques plus favorables. Alors en temps de crise...
Ce problème ne concerne pas seulement la Grèce, rappelle die Welt. Les lourds déficits d'autres pays comme l'Italie, l'Espagne, le Portugal et l'Irlande, pourraient attirer la convoitise des spéculateurs et entraîner rapidement un renchérissement des taux d'intérêts et ainsi, un accroissement du poids de la dette de ces pays. Ce serait une catastrophe pour l'ensemble de la zone Euro. Bruxelles a trop longtemps laissé la bride sur le cou à Athènes. Aujourd'hui, elle n'avait plus le choix.
La Süddeutsche Zeitung tire un parallèle avec la faillite de Lehman Brothers, cette petite banque d'investissements américaine, qui a entraîné dans sa chute en septembre 2008 le système financier mondial dans une crise qui est loin d'être teminée. L'histoire se répète. Mais les pays européens ont encore la possibilité de mieux réagir que le président George W. Bush et ses conseillers de l'époque qui ont déclenché la crise mondiale en croyant punir la banque en la laissant mourir.