Washington et Téhéran au bord du conflit
14 mai 2019
L’annonce de l’envoi dans le Golfe d’un porte-avions, d’un navire et des missiles ainsi que la rhétorique qui l’accompagne rappelle bien un certain George Bush Jr. avant l’attaque de l’Irak en 2003, souligne la Tageszeitung.
Le journal de Berlin craint que le même scénario, basé sur de fausses informations, se reproduise en 2019.
La Süddeutsche Zeitung fait également un lien entre l’intervention irakienne et ce qui risque de se passer en Iran, notant au passage que John Bolton, un des anciens conseillers de Bush à cette époque, est maintenant le conseiller à la Sécurité nationale de Donald Trump.
La Frankfurter Allgemeine Zeitung note pour sa part une "fracture transatlantique", évoquant ainsi les divergences de vues entre les Européens et leur allié américain au sujet de l'Iran.
L'Europe impuissante
Après la rencontre entre le chef de la diplomatie américaine, Mike Pompeo, et ses homologues de l'Union européenne, on ne pouvait pas s'attendre à ce qu'il soit en mesure de persuader les Européens sur le bien fondé d’un conflit avec l’Iran.
Inversement, poursuit le journal de Francfort, l’attachement des Européens à l’accord nucléaire ainsi que leurs arguments n’ont pas dû impressionner Mike Pompeo. L’Union européenne se comporte comme le spectateur d’un jeu fatal, renchérit la Tageszeitung.
Il est d’ailleurs difficile de croire que le président américain Donald Trump, qui a promis à ses électeurs un retrait des zones de conflit, souhaite réellement provoquer une guerre, lance la Rheinische Post.
Sur l’Europe, le quotidien de Düsseldorf écrit : "La vérité dans tout ça, est qu’aucun des acteurs dans ce jeu de poker dangereux ne nous prend au sérieux".
Processus paix en Afghanistan
La Frankfurter Allgemeine Zeitung s’intéresse à l’avenir de ce pays après quatre ans de guerre note l’échec de l’approche militaire pour venir à bout des Talibans.
Pour parvenir à la paix, suggère la Faz, il faut faire ce qui était longtemps exclu, c’est-à-dire : négocier avec les Talibans.
"Là-dessus, tous les acteurs sont d’accord", écrit le journal, qui fait remarquer que les Etats-Unis, la Russie ou encore l’Iran ont pris des contacts directs avec les Talibans.
La Frankfurter Allgemeine Zeitung propose pour mettre fin à ce conflit que le gouvernement afghan et les Talibans s’accordent sur un partage du pouvoir.