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SantéAllemagne

Vaccin contre la Covid-19 : la troisième dose de trop ?

Carole Assignon
5 août 2021

La liste des pays qui optent pour une troisième dose s’allonge alors que les pays à faible revenu peinent à y avoir accès. Une situation que dénonce l’OMS.

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Coronavirus - Impfung beim Kinder- und Jugendarzt
Image : Fabian Sommer/dpa/picture alliance

"Nous avons un besoin urgent de renverser les choses : d'une majorité de vaccins allant dans les pays riches à une majorité allant dans les pays pauvres. En conséquence, l'OMS appelle à un moratoire sur les rappels jusqu'à au moins fin septembre pour permettre à au moins 10% de la population de chaque pays d'être vaccinée ". En demandant ce moratoire, Tedros Adhanom Ghebreyesus, le patron de l’OMS , espérait être entendu. Depuis des mois maintenant, il dénonce l'inégalité vaccinale.

Au 5 août, les pays à faibles revenus n'avaient administré en moyenne que 1,7 dose de vaccin pour 100 habitants, contre 101 doses pour 100 habitants dans les pays à revenu élevé. 

Administration de la troisième dose de vaccin à une personne âgée en Israel.
Administration de la troisième dose de vaccin à une personne âgée en Israel.Image : Nir Keidar/AA/picture alliance

Lire aussi : Covax : vers plus de solidarité internationale ?

Une liste qui s'allonge

Mais c’est sans compter sur la stratégie vaccinale de certains pays comme Israël qui a commencé l’administration d’une troisième dose de vaccin, ou encore l’Allemagne, qui compte proposer dès le 1er septembre 2021 l'administration d'une dose de rappel aux personnes âgées et vulnérables. 

De son côté, la France se prépare également à organiser une campagne de rappel vaccinal anti-Covid "à la rentrée" en septembre pour "les plus fragiles et les plus âgés".

Les Etats-Unis, pour leur part, rejettent l'appel de l'OMS à un moratoire. Les autorités américaines estiment en effet ne pas avoir besoin de choisir entre administrer les vaccins anti-Covid à leurs citoyens ou en faire don à des pays moins favorisés. Les Etats-Unis ont déjà distribué plus de 100 millions de doses de vaccin contre la Covid-19 à des pays moins favorisés, soit plus, selon Washington, que les dons de tous les autres pays du monde réunis.

Les autorités américaines n'ont, à ce jour, pas pris de décision sur l'administration de doses de rappels mais la question fait débat. Ce qui ne surprend pas le docteur Stephen Schrantz, expert en maladies infectieuses à l'Université de médecine de Chicago. Selon lui  " la science est en mouvement et il y aura toujours un débat sur la meilleure façon de procéder. Et essayer de prédire l'avenir, comme nous l'avons fait au cours des  derniers mois avec cette épidémie, est vraiment difficile ".

Centre de vaccination à Los Angeles aux Etats-Unis.
Centre de vaccination à Los Angeles aux Etats-Unis.Image : Mario Tama/Getty Images

Lire aussi : Washington propose la levée des brevets sur les vaccins anti-Covid

Renforcer l'immunité

Les pays qui choisissent d’administrer une troisième dose de vaccin ciblent notamment les personnes qui présentent un déficit immunitaire et des maladies chroniques liées à un système immunitaire affaibli, car la durée de leur immunité contre le coronavirus après la vaccination est plus courte. 

Il s’agit des personnes ayant subi une greffe, des patients dialysés et des personnes atteintes de maladies malignes qui reçoivent un traitement immunosuppresseur, ou encore ceux atteints de maladies chroniques du foie, des reins et des poumons. 

En clair, tout ceux dont la durée de l'immunité contre le coronavirus après vaccination est plus courte. Les chercheurs pensent en effet que l'immunité des personnes de ce groupe devrait être renforcée avec la troisième dose à administrer six mois après la deuxième. 
Certains spécialistes doutent cependant encore de la réelle nécessité de cette troisième injection.
 

DW Französisch Carole Assignon
Carole Assignon Journaliste au programme francophone de la Deutsche Welledw_afrique