Un caméléon à la tête de l'Union
8 septembre 2010
Die tageszeitung revient sur le discours tenu hier par José Manuel Barroso, le président de la Commission européenne. Un discours fidèle à sa devise, selon le journal, à savoir : pas de conflits avec les Etats-membres de l'Union. En témoigne l'absence de critique claire envers le gouvernement français pour ses expulsions massives de Roms ou encore envers les autorités slovaques qui refusent d'aider financièrement la Grèce. Die Tageszeitung déplore que José Manuel Barroso soit un vrai caméléon qui n'offre aucune réponse aux véritables problèmes tels le changement climatique, le terrorisme ou encore la crise financière. Et pourtant, l'Union européenne a besoin d'un leader charismatique. A quand l'élection au suffrage universel direct ? conclut le quotidien.
Pour la Süddeutsche Zeitung, si de plus en plus de citoyens européens se détournent de Bruxelles, c'est à cause des gouvernements qui jouent la carte nationale, plutôt que de promouvoir des politiques communes. A tort, note le journal, car si l'Union coule, les Etats coulent avec elle. Seuls, ils ne valent rien dans ce monde.
Die Welt commente quant à elle les manifestations contre la réforme des retraites en France. Des millions de Français sont descendus dans la rue hier car ils refusent que le gouvernement repousse l'âge d'entrée à la retraite à 62 ans – alors qu'en Allemagne, la retraite commence à 67 ans ! Il faut pourtant une réforme, affirme le journal, sans quoi les caisses françaises de retraite seront vides d'ici les 10 prochaines années. Pour la Frankfurter Allgemeine Zeitung, cette réforme sonne l'heure de vérité pour Nicolas Sarkozy. Si elle ne passe pas, le président échoue. Car le chef d'Etat français a tenu à maintenir son ministre du travail Eric Woerth à son poste, alors qu'il est éclaboussé par des scandales financiers. En période normale, il aurait déjà été destitué depuis longtemps, note le quotidien.
Die Welt revient également sur l'évangéliste américain qui envisage de brûler un exemplaire du Coran le 11 septembre prochain. Avoir de l'audace ne signifie pas s'abaisser au niveau des extrémistes religieux, critique Die Welt. Brûler un Coran n'a strictement rien à voir avec la liberté d'expression. Car la liberté, c'est le don d'agir raisonnablement, note le journal. C'est le cas par exemple du caricaturiste danois Kurt Westergaard qui va enfin recevoir un prix journalistique pour avoir défendu les valeurs démocratiques malgré les menaces de mort, suite à ses caricatures du prophète Mahomet. Le quotidien conclut : le devoir des Etats occidentaux est de défendre la liberté d'expression mais aussi de veiller à intégrer les immigrés musulmans.
Auteur : Cécile Leclerc
Edition : Mireille Dronne