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Troubles en Guinée : le pouvoir pointé du doigt

Etienne Gatanazi
8 novembre 2018

Neuf mois après les élections locales, la situation politique semble bloquée en Guinée. L'opposition déplore une centaine de morts et accuse le pouvoir d'être responsable de ce climat morose.

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Guinea Conakry Protest Demonstration Unruhen 18.04.2013
Image : picture-alliance/AP

" On nomme les gens selon les ethnies " (Lansana Soummah)

A plusieurs reprises au cours des dernières semaines, les manifestants ont engagé un bras de fer avec les forces de l'ordre. Dans ce climat tendu, l'opposition dénonce la corruption dans la mise en place des conseils municipaux tandis que la grève des enseignants paralyse les établissements scolaires publics du pays.

Le dialogue semble donc au point mort et Sako Abdoul, un acteur de la société civile, estime qu' "aujourd'hui, il est indispensable qu'on puisse s'asseoir ensemble : les forces politiques du pays, les forces sociales, les autorités à tous les niveaux, les institutions. Qu'on se regarde en face pour passer au peigne fin nos textes de loi en identifiant les faiblesses de ces textes. Il faut voir aussi les possibilités de la mise en application de ces textes pour que les Guinéens puissent jouir de leurs droits."

 

Alpha Condé
Image : Getty Images/M. Medina

Le pouvoir Condé sur la sellette

Les mouvements citoyens guinéens accusent également le pouvoir de favoritisme dans la distribution des postes publics.

Selon Lansana Soummah, un syndicaliste, le pays est confronté à une situation où la corruption gangrène le système à tous les étages. La Guinée explique-t-il, "est le pays en Afrique de l'ouest qui possède le plus grand nombre de cadres formés mais ces cadres ne sont pas utilisés à bon escient. C'est parce qu'on nomme les gens selon les ethnies, les vœux ou les intentions."

L'opposition guinéenne qui a décrété une semaine de deuil après la mort de cent personnes depuis l'arrivée au pouvoir du Président Alpha Condé, affirme que la situation actuelle ne permet plus d'avoir un véritable dialogue avec le pouvoir en place. Contacté, le gouvernement n'a pas souhaité répondre aux questions de la DW.