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Transhumance politique en cours en RDC

4 janvier 2021

Plus de 300 députés congolais ont répondu à l’appel de Félix Tshisekedi qui prône "l’union sacrée" pour sortir la RDC de l'ornière.

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Le président congolais espère reprendre le contrôle du Parlement
Le président congolais espère reprendre le contrôle du ParlementImage : Presse- und Kommunikationsdienst der Präsidentschaft der Republik Kongo

De nombreux députés du Front Commun pour le Congo (FCC), coalition de l’ex-président Joseph Kabila, étaient eux aussi présents à cette rencontre organisée dimanche à Kinshasa (03.01) à l'appel du chef de l'Etat congolais.

A (re)lire également : RDC: pourquoi le FCC vole-t-il en éclats ?

Christian Lumu Lukusa, vice-président national de la Ligue des Jeunes UDPS décrit une ambiance chaleureuse lors de cette rencontre. Pour lui, l'union au-delà des étiquettes politiques est nécessaire pour répondre au besoin de changement de la population congolaise :

"La population congolaise n’est plus dupe, le peuple veut le changement. Il y a eu plusieurs démonstrations qui ont été faites, notamment les marches de soutien aux consultations initiées par le président autour de la création de l’Union sacrée. Cette union sacrée est une vision. Les élus du FCC qui se sont ralliés à cette vision sont réalistes, ils ne peuvent pas rester dans ce statu quo car en 2023 ils seront sanctionnés par le souverain primaire qui en a marre de la kabilie qui constitue une entrave à l’épanouissement de notre pays."

"Bataille politique"

Cet avis est loin d’être partagé par Patrick Nkanga, le rapporteur général du bureau politique du Parti du Peuple pour la Reconstruction et la Démocratie (PPRD), parti de Joseph Kabila.

"Nous sommes dans une bataille politique qui se mène autour de la reconfiguration de la majorité parlementaire, les prochains jours tableront sur des indications un peu plus claires. On ne peut pas faire de commentaires à ce stade sur les différents stratagèmes qui se mettent en place au niveau de chaque structure politique. Le ticket du FCC par rapport au bureau n’est pas encore connu, voyons d’abord ce qu’il en sera du ticket et des candidats qui peuvent être alignés et à quels postes. Si on perd, nous en tirerons toutes les conséquences républicaines et démocratiques."

Le Parlement de Kinshasa se cherche une nouvelle majorité
Le Parlement de Kinshasa se cherche une nouvelle majoritéImage : Getty Images/AFP/J. D. Kannah

Qui pour remplacer Jeannine Mabunda ?

Le ticket du FCC si attendu est celui destiné à remplacer Jeannine Mabunda à la tête de l’Assemblée nationale.

Mais la transhumance au sein des partis congolais n'est pas nouvelle, comme le souligne Trésor Kibangula, analyste politique au Groupe de Recherche pour le Congo.

"La transhumance ne date pas d’hier en RDC, elle est inhérente à la vie politique congolaise : au gré des rapports de forces, les acteurs changent souvent de camp. La menace du président Tshisekedi de dissoudre l’Assemblée nationale a largement contribué à cette inversion des rapports de force caractérisée aujourd’hui par la constitution de cette nouvelle majorité parlementaire pro-Félix Tshisekedi. De son côté, le FCC réfléchit encore à une stratégie de riposte Il y aura probablement une restructuration organisationnelle de cette plate-forme politique en tant que future force principale politique de l’opposition."

Pression sur le Premier ministre 

Ce mercredi (05.01) est convoqué une session extraordinaire du bureau d’âge de l’Assemblée nationale qui s’étendra jusqu’au 3 février prochain. Parmi les sujets à l'ordre du jour se trouvent l'élection et l'installation définitive du bureau de l'Assemblée nationale.

Pour Trésor Kibangula, cette session servira à confirmer la tendance actuelle mais surtout à formaliser cette nouvelle majorité parlementaire autour de Felix Tshisekedi. Il s'agit aussi de la rendre plus visible notamment à travers des groupes parlementaires qui vont devoir être recomposé parce que les députés finalement vont devoir s’inscrire ou quitter des groupes pour se mettre en ligne dans cette nouvelle majorité. Cette pression devrait conduire à mettre une pression supplémentaire au premier ministre pour qu’il démissionne à défaut  d’une motion de censure.

DW-Redaktion Afrika-Französisch
Wendy Bashi Journaliste au programme francophone de la Deutsche Welle@WenBash