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Le silence de la CEEAC dénoncé au Tchad

Blaise Dariustone
28 octobre 2022

L’opposition tchadienne dénonce le silence de la communauté internationale, notamment de la CEEAC, après la sanglante journée du 20 octobre 2022.

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Des manifestants brûlent des pneus au milieu d'une route
L'opposition tchadienne avait appelé à manifester le 20 octobre contre le régime du jeune général Mahamat Idriss Déby Itno, qui venait de prolonger de deux ans une période de transition vers des élections.Image : Blaise Darioustone/DW

La goutte d’eau qui a fait déborder le vase est le sommet de la Communauté des Etats de l’Afrique centrale qui s’est tenu à Kinshasa. Les conclusions de cette rencontre ont déçu l’opposition et la société civile tchadienne, pour n’avoir pas condamné les violences du régime militaire de transition au Tchad.

L’opposition et la société civile tchadienne avaient espéré un rappel à l’ordre ou encore des sanctions contre les militaires au pouvoir mais peine perdue : l’organisation régionale s’est contentée de nommer un médiateur, le président congolais Félix Tshisekedi.

"Ce silence prouve à juste titre que la communauté internationale est du côté de ce régime qui opprime, qui tue et qui violente le peuple. On pensait qu’après la manifestation du 20 octobre, ce régime allait être sanctionné durement, mais ce n’est pas le cas et c’est un silence complice que nous dénonçons. On ne peut pas dire qu’il y ait une réaction à la hauteur du drame qui a eu lieu. C’est pathétique, nous dénonçons ce silence de la communauté internationale", a déploré Sosthène Mbernodji, coordonnateur du Mouvement citoyen pour la préservation des libertés, une organisation de la société civile opposée à la transition.

Des dizaines de jeunes manifestants à Moundou
Des experts indépendants des Nations unies et de l'Union Africaine ont condamné la répression létale des manifestations pacifiquesImage : Hyacinthe Ndolenodji/REUTERS

Des avis divergents

Les acteurs au Tchad ne sont pas tous du même avis. Pour Beral Mbaikoubou, conseiller national de la République, les Tchadiens ne doivent pas compter sur l’extérieur pour faire face à leurs problèmes.

"Je ne suis pas de ceux qui comptent sur la communauté dite internationale pour résoudre les problèmes du Tchad. Il y a beaucoup d’enjeux géopolitiques et des intérêts stratégiques non-dits qui font que même les plus grands acteurs de ladite communauté internationale ne sont pas exempts de falsifications ou de tromperies dans leurs analyses. Et de ce fait, notre destin nous appartient à nous et à nous seul. Parce que les pesanteurs géopolitiques, stratégiques et les guerres de leadership que se mènent les acteurs de ce qu’on appelle la communauté internationale font que les penchants ne sont jamais les plus objectifs malheureusement", a estimé Brela Mbaikoubou.

Au Tchad, dans un tragique paradoxe, l’opposition, ou encore le pouvoir, accusent souvent la communauté internationale d’ingérence dans les affaires intérieures du pays. Mais lorsque les autres pays africains ou encore l’Onu ou l’Union européenne se taisent, alors ce silence est critiqué.