Suivez la journée de vote en RDC
30 décembre 2018Au micro du correspondant de la DW à Kinshasa, Joseph Kabila et Emmanuel Shadary s'adressent à leurs concitoyens.
Kabila craint la pluie
Le président sortant adopte un ton badin : "Quel message [adresser] à mes compatriotes? De venir voter pour leur candidat, de braver la pluie, c’est ça le message."
Shadary à la DW : "J'ai déjà gagné"
Son dauphin, Emmanuel Ramazani Shadary, lui, espère aussi une mobilisation massive: "Il faut que les gens votent jusqu’au soir et il faut éviter les violences. Nous avons voté dans de bonnes conditions. Tout est en ordre et nous invitons tous ceux qui nous suivront à faire pareil." Et il se voit déjà président : "J’ai déjà gagné. Vous avez vu comment j’ai battu campagne, tout ce qui s’est passé…Je serai élu. C’est moi le président à partir de ce soir."
Fayulu pour une nouvelle ère
L'un des candidats de l'opposition (coaltion Lamuka), Martin Fayulu, veut croire que l'heure de l'alternance est arrivée: "Mon sentiment est que je viens de poser un acte salutaire pour ce pays, c’est-à-dire le changement tant attendu, le changement que le peuple congolais a voulu. Aujourd’hui, nous signons la fin de Monsieur Kabila, nous signons la fin de la misère du peuple congolais, nous signons la fin de ce que nous avons connu : que le Congo soit la risée du monde entier. Nous pensons que le résultat sera conforme à l’acte posé par les Congolais."
Le début des opérations de vote ce matin
A 5H du matin, Kinshasa la capitale de la République démocratique du Congo (RDC) s'est réveillée sous une forte pluie ce dimanche (30.12.18) date des scrutins jumelés tant attendus.
Les premiers bureaux de vote ont ouvert à 6H heure locale pour permettre aux électeurs de remplir leurs devoirs civiques.
Mais des problèmes ont été enregistrés dès le début des opérations, de nombreux électeurs ayant du mal à retrouver leur centre de vote. En prévision de ces difficultés, la Céni a diffusé un message dans la nuit du 29 au 30 décembre, indiquant aux électeurs qu'il était possible de trouver le lieu de leur bureau de vote en envoyant un sms au numéro 170.
Kabila et certains candidats ont déjà voté
Le président sortant Joseph Kabila a voté à Kinshasa avec son "dauphin" désigné, l'ex-ministre de l'Intérieur Emmanuel Ramazani Shadary.
Ils ont été suivis une heure plus tard par l'un des deux principaux candidats de l'opposition, Martin Fayulu, candidat de la coalition Lamuka. "C'est un grand jour pour moi, c'est un grand jour pour le Congo parce que c'est la fin de la dictature, c'est la fin de l'arbitraire, c'est la fin (...) de 18 ans du système Joseph Kabila", a déclaré M. Fayulu.
La coalition Lamuka est composée notamment de Jean-Pierre Bemba et de Moise Katumbi. Ces deux grandes figures de l'opposition congolaise sont hors de la course à la présidentielle.
Vote fictif à Beni
Un vote fictif a été improvisé à Beni dans le Nord-Est de la RDC, pour protester contre le report des élections générales. En effet d'après l'AFP, des organisations de jeunesse et la population ont installé une urne sur le terrain de Kalinda où plusieurs centaines de personnes ont attendu en file indienne, sans incident avec les forces de sécurité. Au moins trois bureaux de vote ont été installés dans la ville.
Pas de "machines à voter" officiellement utilisées ailleurs dans le pays, mais des bulletins en papier que les participants remplissent à la main pour les trois élections présidentielle, législatives et provinciales.
Les élections ont été reportées dans la région de Beni-Butembo officiellement pour des raisons sécuritaires (tueries de civils) et sanitaires (épidémie d'Ebola qui a tué 360 personnes).
A Goma, la capitale de la province du Nord Kivu, la Deutsche Welle a constaté que le scrutin se déroulait calmement vers la fin de la matinée. "ll y a de petits problèmes techniques (utilisation de la machine, des machines qui tombent en panne...)", rapporte le correspondant de la DW à Goma.
Observateurs catholiques
L'Eglise catholique congolaise a déployé la plus grande équipe d'observateurs pour ces élections. Elle rapporte des retards, des incidents et même des installations de bureaux de vote dans des "lieux prohibés" qui ont marqué l'ouverture de la journée électorale.