L'aide humanitaire sous-financée en Centrafrique
25 novembre 2024Bahita Moktar a onze ans. Réfugiée soudanaise, elle apprend à étudier en français, dans une langue différente de l'anglais et de l'arabe qui lui sont familiers.
A Vakaga, l'éducation des enfants constitue l'une des préoccupations majeures des réfugiés. Sadia fait partie des 30.000 réfugiés soudanais qui affluent dans la Vakaga, une préfecture du nord de la Centrafrique.
Sans nouvelle des autres membres de sa famille dispersés à travers le Soudan, elle vend des articles au marché de Birao pour vivre.
"Merci pour l'assistance que nous avons reçue, mais quel que soit ce qu'on trouve, cela ne nous suffira pas. Mon souci est que la guerre cesse pour que je puisse rentrer pour voir mes enfants, dont je suis sans nouvelle. Je voudrais toutefois dire merci pour l'assistance, car quand nous sommes arrivés, nous n'avions rien. Maintenant, nous avons des nattes, de quoi nous couvrir, mais ce qui nous préoccupe, c'est l'école des enfants", regrette Sadia.
"Nous avons renforcé la capacité des enfants"
Pour répondre au souci des parents réfugiés, le Haut-Commissariat pour les réfugiés a mis en place un partenariat centré sur l'éducation, en impliquant l'ambassade de France en Centrafrique. C'est ce qu'indique Olivier Fafa Atidza, représentant résident du HCR.
"Nous avons appuyé l'éducation en agrandissant certaines écoles, en construisant des salles de classe additionnelles, en fournissant des matériels didactiques. Nous avons renforcé la capacité des enfants à pouvoir suivre les cours à travers un appui qu'on donne pour qu'ils améliorent leur français.", a affirme Atidza.
Et d'ajouter : "Quand vous avez une crise dans un pays avec un curriculum différent, il y a un problème culturel et tout ça, nous travaillons dessus, à travers un programme de coexistence et de cohésion aussi".
A Soudan, le conflit qui oppose, depuis avril 2023, les paramilitaires des Forces de soutien rapide à l'armée, a fait des dizaines de milliers de morts.
Les réfugiés qui ont fui en République centrafricaine espèrent pouvoir rentrer un jour chez eux, mais ils ignorent combien de temps va durer leur exil.