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Soudan du sud: un système de plus en plus répressif

Henri Fotso
18 juillet 2019

Amnesty International dénonce une campagne de harcèlement, d’intimidation et d’attaques contre les adversaires politiques du pouvoir en place à Juba, y compris à l’étranger.

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SüdSudan - 32 Jährige geflüchtete die Opfer von sexueller Gewalt wurde
Image : picture-alliance/AP Photo/B. Curtis

Campagme d'intimidation au Soudan du Sud (les explications de Henri Fotso)

Il y a deux mois, des Sud-Soudanais sont descendus dans les rues d’Australie, des États-Unis, d’Éthiopie et du Soudan pour exprimer leur mécontentement. Ces manifestations pacifiques étaient organisées par le Mouvement Carton Rouge (MCR), un mouvement naissant de jeunesse dirigé par la diaspora. Mais ces manifestations ont engendré un déploiement répressif du régime en place à Jouba.

C’est ce que souligne le nouveau rapport d’Amnesty International de 13 pages, rendu public ce jeudi. Selon ce document, l’opposition pacifique, les militants des droits de l’homme et les activistes sud-soudanais sont pourchassés jusqu’au-delà des frontières de leur pays.

En Ethiopie, Amnesty International pointe le cas de deux caméramans couvrant la manifestation à Addis-Abeba. Selon l’organisation, ils ont été physiquement attaqués par le personnel de l’ambassade du Soudan du Sud.

Au Kenya, le 9 juillet, trois manifestants ont été interpellés par la police locale et battus en garde à vue, alors qu’ils n’auraient pas enfreint la loi kenyane.

Joan Nyanyuki, directrice régionale d’Amnesty International pour l’Afrique de l’Est, regrette "que les autorités ne saisissent pas le rôle central que jouent le respect, la protection et la promotion des droits humains dans la croissance et le développement du pays".

L'ONG enjoint le gouvernement sud-soudanais à mettre fin à ses pratiques antidémocratiques. Elle l’appelle à dénoncer publiquement l’escalade du harcèlement, de l’intimidation et des attaques contre la liberté d’expression et de manifestation pacifique, et exhorte les gouvernements kenyan et éthiopien à garantir la protection des personnes manifestant sur leurs sols.

Plus de 2,3 millions de Sud-soudanais cherchent refuge dans d'autres pays, et plus de 181 000 autres sont des déplacés internes qui bénéficient d'une aide de l'ONU.