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Sinistrés de Côte d’Ivoire : "On n'a toujours rien reçu"

Julien Adayé
28 juin 2018

Une semaine après les inondations qui ont endeuillées la capitale ivoirienne, l'aide annoncée par l'Etat tarde à venir. Les victimes manquent presque de tout et l'urgence est partout.

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Elfenbeinküste Hochwasser | Familie Ehivet
Image : DW/J. Adayé

Sinistrés de Côte d’Ivoire : "On n'a toujours rien reçu"

C’est dans un groupe scolaire réquisitionné par la mairie de Cocody, la commune la plus touchée par ces inondations, que nous avons rencontré Lazare Ehivet avec sa famille.

Dans cette école, aux côtés de Lazare, sa femme leurs deux enfants, il y a 796 autres personnes qui partagent le même centre d'accueil.

La famille de Lazare comme plusieurs autres sinistrés n’a rien pu sauver. L’eau a emporté sa maison. "Quand je suis sorti de la maison,  j'ai juste pu sauver ma chemise et mon pantalon," explique-t-il. "Juste ce que je porte comme habit. C'est ma femme qui est là. Nous avons tout perdu. On n’a rien pu prendre. Je me retrouve même sans identité."

Elfenbeinküste Hochwasser
Image : DW/J. Adayé

Répétition des catastrophes

La famille de Lazare, comme bon nombre des victimes de ces inondations de ces derniers jours, occupait un site à risque.

Depuis trois ans, ces occupants des canaux d’évacuation des eaux pluviales vivaient les pieds dans l’eau. Mais cette fois, les eaux ont réussi à les faire partir.  "

Elfenbeinküste Hochwasser
Image : DW/J. Adayé

Depuis 2015, j’habite le quartier. Quand on s'est installé, on ne savait pas que c’était un passage d’eau. Les dernières années, on a eu les mêmes problèmes. Les maisons étaient inondées. Après chacun fait le ménage dans sa maison et puis ça va." 

Lazare est dépassé par ce qu’il a vu la nuit de l’inondation. "Moi-même je n’ai jamais rien vu de comparable. Des vies humaines ont été emportées devant nous sans qu’on puisse les sauver", nous raconte Lazare Ehivet.

Une aide qui tarde à venir

Elfenbeinküste Hochwasser
Image : DW/J. Adayé

Les sinistrés que nous avons rencontrés passent leurs nuits  sur des nattes et des matelas dressés dans les salles de classe.  

Manger reste pour eux un casse-tête. Des promesses leur ont été faites et l’attente reste longue pour Lazare Ehivet. "Les gens ont dit que les recensements ont été faits, qu'il y a des dédommagements qui sont en cours. Comme quoi, ceux qui ont été sinistrés recevrons des dons en vivres et en espèces. Mais jusque-là rien."

Les centres d’accueil promis par le gouvernement pour prendre en charge les familles sinistrées peinent à se mettre en place. Parmi les promesses des pouvoirs publics, le versement d'une somme de 150.000 FCFA à chaque famille pour se reloger.

La prise en charge sanitaire et psychologique est assurée par des bénévoles. Lazare et sa famille espèrent recevoir bientôt de l'aide après le cauchemar qu'ils ont vécu.