1. Aller au contenu
  2. Aller au menu principal
  3. Voir les autres sites DW

Rentrée des classes ce lundi dans plusieurs régions d’Allemagne

Pognan Philippe / Pfister Sandra17 août 2009

Ces dernières années, à chaque rentrée scolaire, un problème récurrent fait l’objet de nombreuses discussions: le manque cruel d’enseignants

https://p.dw.com/p/JD4P
Ecole primaire à HanovreImage : dpa

Les syndicats d’enseignants parlent de 30 à 40.000 postes vacants, ce qui correspond à des centaines de milliers d’heures de cours non assurés, surtout dans les matières scientifiques et les mathématiques. Un problème qui risque fort de s’aggraver encore au cours des dix prochaines années, puisque près d’un demi-million d’enseignants auront atteint l’âge de la retraite. Et la rélève est loin d’être assurée. Pour 100 pédagogues arrivant en fin de carrière, seuls 60 à 70 débutants sont disponibles pour les remplacer. Klaus Klemm, chercheur spécialiste des questions d’éducation, estime à 26.000 par an le nombre d’étudiants qui quittent l’université avec leur diplômes de professeurs en poche. Or, malgré le recul démographique que connaît l’Allemagne, cela ne suffit pas à couvrir les besoins. Pourquoi ce manque de professeurs? Une explication : les enseignants n’ont pas une très bonne image dans le pays, on les rend responsables des mauvais résultats obtenus par les élèves lors de tests internationaux de comparaison des niveaux scolaires. Certains les qualifient de paresseux parce que la plupart n’enseignent que le matin, et qu’ils disposent de six semaines de congés payés l’été, de deux semaines à Noel, et autant à Pâques et à l’automne. De longs congés sont ils la seule motivation pour le choix de la profession? Klaus Klemm :

Lehrer und Schüler im Klassenzimmer
Cours dans une classe d'un collège de FreiburgImage : picture-alliance/dpa

"Les motivations des jeunes gens à suivre des études pour devenir enseignants sont des plus variés. Certains pensent que la profession est particulièrement compatible avec la vie de famille, d’autres sont des pédagogues de vocation qui veulent vraiment travailler avec des enfants. Mais il y a aussi un certain nombre d’étudiants , qui – disons le franchement – n’ont jamais pu supporter les enfants. Ils ont peut-être déjà échoué à embrasser une carrière bancaire puis une carrière commerciale et se disent alors: bon je vais devenir enseignant ."

Problèmes de discipline, classes agitées et bruyantes, rapports difficiles avec certains parents, plus d’un pédagogue jette l’éponge avant même la retraite. Et selon un autre spécialiste des questions d`’éducation Ludger Wößmann, ce ne sont pas les meilleurs bacheliers qui choisissent le métier.

"Cela s’explique certainement aussi par le fait que la profession d’enseignant n’est pas particulièrement attrayante pour ceux qui veulent faire carrière et qui attendent un salaire honorant leurs performances. Pour un enseignant , il y a très peu de possibilités de promotion. Cela est en train de changer en partie dans quelques Etats régionaux. On devrait élargir ces possibilités."

D’autres pays européens où les enseignants jouissent d’une meilleur image -comme la Finlande par exemple- ont des critères de sélection et de formation des enseignants beaucoup plus sévères, et disposent malgré cela de davantage de candidats que de postes à pourvoir. En Allemagne, c’est le contraire et chaque candidat est assuré de trouver un poste. Il peut même souvent se permettre de choisir dans quelle région et dans quel établisement.

En Allemagne, l’enseignement et la formation des professeurs ne relève pas de la compétence de l‘Etat fédéral mais de celle des Länder. Aussi les Etats régionaux se disputent les pédagogues fraîchement diplômés. Les Länder les plus prospères leur offrent sinon de meilleurs salaires, du moins des primes, des aides au déménagement ou même par fois des logements de fonction.

Deutsch-polnisches Gymnasium Löcknitz
Une classe du lycée germano-polonais de LöcknitzImage : DW-TV

La ministre fédérale de l'éducation, Anette Schavan a récemment suggéré à ses collègues en détresse dans les différents Länder de recruter comme professeurs des physiciens, des ingénieurs et des mathématiciens du secteur privé. Une aubaine pour certains confrontés au chômage partiel ou même au licenciement en cette période de crise.