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En RDC, la réforme de la Commission électorale divise

14 juin 2021

La réforme de la Commission électorale votée par l'Assemblée nationale est loin de faire l’unanimité. Pourtant, elle est censée garantir la transparence.

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Le siège de la Commission électorale congolaise à Kinshasa
Le siège de la Commission électorale congolaise à KinshasaImage : DW/F. Quenum

Parmi les organisations qui contestent la réforme de la Céni, il y a le G13, une plateforme qui regroupe des personnalités en faveur du consensus sur les réformes électorales.

"La proposition de loi telle qu'adoptée par l’Assemblée nationale, ne concourt pas à la tenue d'élections libres, démocratiques, crédibles et inclusives telles que souhaitées par tous", c'est en substance la déclaration qui résume la position du G13 dont fait partie Delly Sesanga. Celui-ci craint que le processus électoral de 2023 soit d'ores et déjà compromis.

"La loi telle qu’adoptée par l’Assemblée nationale ne répond nullement aux préoccupations qui ont été soulevées face aux difficultés rencontrées lors des dernières élections. Il s’agit notamment de l’indépendance des membres de la Céni dont les critères de désignation n’ont pas été précisés d’avantage par cette loi. Il y a en plus la question liée au contrôle de la Céni. Les mêmes causes produisent les mêmes effets, ce que nous redoutons aujourd’hui c’est qu’avec cette adoption de la loi nous puissions avoir les mêmes élections que nous avons eues en 2011 et en 2018", rappelle Delly Sesanga.

Même son de cloche du côté des religieux

L'Eglise congolaise a de tout temps joué un rôle prépondérant dans la régulation de la vie socio-politique. Et elle aussi se dit déçue. Aujourd’hui avec l’adoption de cette loi, le régime en place n’a pas réussi a rassurer les Congolais, pense le révérend Eric Nsenga, le porte parole de l’Eglise du Christ au Congo (ECC).

"Notre position actuellement est celle de regretter fondamentalement l’attitude de l’actuel régime. Pour nous, la requalification de la majorité entrait dans une logique de donner plus de place à la volonté collective donc à la place du peuple. Maintenant qu’on a compris, c’était pour nous un véritable test de sincérité et nous pensions que ce régime allait mettre les réformes au centre de son action pour nous garantir de bonnes élections en 2023", déplore le responsable religieux.

"La loi telle qu’adoptée par l’Assemblée nationale ne répond nullement aux préoccupations" (Delly Sesanga)

Des élections, mais pas n'importe quel prix

Pour Gerard Bisambu, le secrétaire général de l'organisation "Agir pour des élections transparentes et apaisées", l’AETA, une plateforme de la société civile, il s'agit d'un test de sincérité mi-figue mi-raisin qui laisse de nombreux acteurs de la vie politique congolaise sur leur faim.

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"Avoir la loi et mettre sur pied la nouvelle Céni ne signifie pas nécessairement qu’on aura des élections en 2023, encore faut-il qu’il y ait une volonté politique qui va se matérialiser dans l’organisation des élections", analyse Gerard Bisambu.

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La proposition de loi a été adoptée par 336 des 337 députés présents (sur un total de 500 élus). Le texte, qui doit désormais être examiné par le Sénat, prévoit une Commission électorale de 15 membres (cinq de la majorité, cinq de l'opposition et cinq représentants de la société civile).

DW-Redaktion Afrika-Französisch
Wendy Bashi Journaliste au programme francophone de la Deutsche Welle@WenBash