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Situation humanitaire très alarmante en RDC

15 février 2024

A Sake, dans l'Est de la RDC, les combats qui opposent l'armée congolaise aux rebelles du M23 font fuir les populations vers Goma et la situation sur place est inquiétante.

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Des déplacés congolais fuyant vers Goma
Les combats entre le M23 et les FARDC provoquent une crise humanitaire qui frappe les déplacésImage : AP

Depuis plusieurs jours, des milliers d'habitants de Sake se sont enfuis vers Goma, s'ajoutant à plusieurs centaines de milliers de déplacés déjà agglutinés dans des camps insalubres de la périphérie de la ville.

Des déplacés toujours plus nombreux

Le conflit entre les rebelles du M23 (Mouvement du 23 mars), soutenus par des unités de l'armée rwandaise, et les forces armées de RDC (FARDC) appuyées notamment par des groupes armés dits "patriotes" ("wazalendo"), dure depuis plus de deux ans et a aggravé une crise humanitaire chronique dans la région, en proie aux violences armées récurrentes depuis trois décennies.

Selon Benjamin Kasembe, joint par la DW (Cliquez sur l'image ci-dessous), un afflux massif de déplacés venus de Sake arrivent sans arrêt vers Goma.

"Sake est une ville déserte" - Benjamin Kasembe

Notre confrère qui s'est rendu, mercredi, à Sake nous décrit par ailleurs la situation humanitaire qui prévaut dans cette localité stratégique présentée comme le dernier verrou avant d'atteindre Goma, la capitale provinciale du Nord-Kivu.

Le M23 gagne du terrain

Rébellion majoritairement tutsi, le M23 est apparu en 2012 et, vers la fin de cette année-là, avait brièvement occupé Goma, avant d'être vaincu militairement l'année suivante. 

Il est réapparu en novembre 2021, en reprochant au gouvernement de ne pas avoir respecté des accords sur la réinsertion de ses combattants. Depuis lors, le M23 s'est emparé de vastes pans de territoire du Nord-Kivu.

Selon Reagan Miviri, chercheur à l'institut congolais Ebuteli, l'objectif du M23 n'est peut-être pas cette fois de prendre Goma mais "de s'en rapprocher et d'asphyxier la ville", pour obliger le gouvernement à négocier, ce que Kinshasa a jusqu'alors refusé, excluant de discuter avec des "terroristes".