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Le retrait de l'UPC de la CPC ne convainc pas

Jean-Fernand Koena
8 avril 2021

La décision d'Ali Darassa Mahamat de quitter la CPC ne convainc pas le gouvernement et une partie de l’opinion centrafricaine.

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Les ex-rebelles de la Seleka en RCA
Les ex-rebelles de la Seleka en RCA Image : Getty Images/AFP/S. Kambou

La Coalition des patriotes pour le changement (CPC) traverse une mauvaise passe. Après les pressions de la Russie sur l’ancien président François Bozizé, qui a pris la tête de cette coalition rébellion, et la mort de Sidiki Abbas, chef du groupe rebelle Retour, Réclamation et Réhabilitation (3R) qui sévit dans le nord-ouest de la Centrafrique et le plus actif au sein de la CPC, l'Union pour la paix en Centrafrique a annoncé son retrait de la coalition. Le gouvernement toutefois se méfie de la sincérité d'Ali Darassa Mahamat, le leader de l'Unité pour la paix en Centrafrique (UPC) et de sa volonté de respecter l’accord de paix de Khartoum de février 2019.

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Dans un communiqué, l'UPC a motivé son départ par le refus de la coalition d’aider l’assistance humanitaire et a appelé au retour à l'accord de paix. 
Mais pour Aristide Briand Reboas, expert sécuritaire, ce revirement est d’abord lié à la pression militaire exercée sur la CPC.

François Bozizé, l’ancien président dirige la CPC
François Bozizé, l’ancien président dirige la CPCImage : AP

"La volonté politique du président avec les alliés de poursuivre la reconquête du territoire ne laisse aucun espace à Ali Darassa. Celui qui a entrainé Ali Darassa dans la CPC, c'est Sidiki Abass. Ali Darassa n’a confiance en personne et se considérait comme plus proche du régime que les autres, explique-t-il. C’est pourquoi, poursuit Briand Reboas A un moment donné, dans l'esprit du régime, il était celui qui pourrait empêcher les autres du FPRC, les Nourredine Adam et autres de poser de problèmes au pouvoir de Bangui. Peul et étranger, il est considéré comme celui qui n'aura jamais comme but final d'attenter au pouvoir" explique t-il.

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Des doutes

Contacté, le porte-parole du gouvernement, Ange-Maxime Kazagui, dit douter de la sincérité de l'UPC et engage ses membres à se rendre à la justice pour être jugés. 

Les explications de notre correspondant Jean-Fernand Koena

Quant à Aboubacar Sidik, un des porte-parole de la Coalition des patriotes pour le changement (CPC), il remet carrément en cause l'authenticité du document qui annonce le retrait de l'Unité pour la paix en Centrafrique (UPC). "Nous considérons que c'est un faux et que cela n'a pas de sens. Nous avons interpellé les responsables de l'UPC et ils ont dit qu'ils ne l'ont pas fait. Nous considérons donc le document comme étant faux. La CPC réitère son engagement et son combat. Sans ou avec certains partenaires, la CPC va poursuivre son combat pour atteindre les objectifs finaux" précise t-il.

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Inquiétudes

Dans les localités de Alindao au centre, une attaque armée a d’ailleurs été attribuée à l'UPC. Ce qui inquiète la population locale.

Karte Zentralafrikanische Republik FRA

"L'UPC ne devrait pas se retirer de la CPC. Je ne sais pas si c'est une stratégie menée pour se réarmer davantage ? Je ne sais pas"  réagit un habitant.
Selon un autre "Il (Ali Darassa Mahamata) a son propre agenda qui est caché en prenant cette décision. Ce n'est pas la première fois. Cette décision nouvellement prise, je pense que cela n'engage que l'UPC tout en sachant que la sécurisation du pays n'est qu'une priorité parmi d’autres."

Quelles que soient les motivations de l’UPC d’Ali Darassa Mahamat, il semble évident que la coalition rebelle CPC apparait affaiblie par les derniers événements et la situation semble pour l’instant tourner en sa défaveur.