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Droits de l'HommeMoyen-Orient

30.000 Gazaouis fuient chaque jour la ville de Rafah

Reliou Koubakin
10 mai 2024

Selon l’Onu, plus de cent mille personnes ont fui la ville dans le sud. L’Onu met en garde contre une catastrophe humanitaire alors qu'aucune trêve n'est en vue.

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Les Palestiniens, avec leurs bagages, continuent de quitter les quartiers est de la ville en raison des attaques israéliennes en cours à Rafah (08.05.2024)
Plusieurs alliés d’Israël mettent en garde contre une offensive sur Rafah Image : Ali Jadallah/Anadolu/picture alliance

Plus de 30.000 personnes fuient "chaque jour" la ville de Rafah, a évalué vendredi (10.05.2024) le bureau des Affaires humanitaires de l’Onu (Ocha) pour Gaza. Et parmi les quelque 110.000 Gazaouis ayant déjà fui, on trouve, selon l’Ocha, des personnes qui en sont à leur cinquième ou sixième déplacement depuis le 7 octobre dernier, date de l’attaque terroriste conduite par le Hamas contre Israël.

"Les chars, l’artillerie et le bruit des bombardements sont incessants. Les gens ont peur et veulent chercher un endroit sûr", raconte un déplacé à l’AFP.

Près d’un million et demi de Palestiniens fuyant les combats dans le nord de la bande de Gaza se sont réfugiés dans la ville de Rafah, dans le sud de l’enclave, proche de la frontière égyptienne.

Refuge pour le Hamas

De la fumée s'élève après une frappe aérienne israélienne sur des bâtiments situés près du mur de séparation entre l'Egypte et Rafah, dans le sud de la bande de Gaza (07.05.2024)
L'Egypte craint que "les dangers" d'une opération israélienne à Rafah menace la "stabilité et la sécurité" de la régionImage : Ramez Habboub/AP Photo/picture alliance

Le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahou, a promis de lancer un assaut d’ampleur pour éradiquer le Hamas à Rafah. Le dirigeant israélien estime que les derniers bataillons du mouvement terroriste y sont regroupés. 

Mais selon l’Onu, l’armée israélienne a lancé une opération terrestre limitée à Rafah, fermant le passage entre Rafah et l’Egypte, l’une des principales portes d’entrée de l’aide humanitaire. Une attaque israélienne conduirait à une catastrophe humanitaire colossale, a averti vendredi le secrétaire général de l’Onu, Antonio Guterres, en visite à Nairobi au Kenya. 

Il a mis en garde contre le risque de famine, alors que le Programme alimentaire mondial a déclaré qu’il y aurait, à partir de demain, samedi, une pénurie de nourriture à distribuer dans le sud de l’enclave si plus aucune aide n’était acheminée.

Echec des négociations

Par ailleurs, aucune trêve des combats ne semble se profiler, dans un avenir proche du moins. Jeudi (09.05.2024), aucun accord n’a été obtenu au Caire, en Egypte, au sujet d’une trêve entre le mouvement terroriste et l’Etat hébreu.

Au lendemain de cet échec, Le Caire a demandé au Hamas et à Israël de faire preuve de "flexibilité" pour parvenir à un accord visant à "mettre fin à la tragédie humanitaire" à Gaza.

Preuve que les deux parties mènent en ce moment un dialogue de sourds, l’armée israélienne a procédé ce vendredi à des frappes et des tirs d’artillerie sur la ville de Rafah. Dans un communiqué publié vendredi, l'armée a déclaré avoir localisé plusieurs tunnels dans l'est de Rafah et éliminé des militants "au cours d'un combat rapproché et d'une frappe aérienne".

Les Palestiniens en joie dans une rue de Rafah après que le Hamas a annoncé avoir accepté une proposition de trêve, le 6 mai 2024.
Après sept mois de conflit, le bout du tunnel semble encore loin pour une trêve des combatsImage : AFP/Getty Images

Le Hamas avait accepté, lundi (6 mai), une proposition de trêve incluant un retrait israélien de la bande de Gaza, ainsi qu’un échange d’otages israéliens et de prisonniers palestiniens, en vue d’un "cessez-le-feu permanent".

Israël s’y oppose et désire que le Hamas soit d’abord vaincu. La situation à Gaza devait être débattue aujourd’hui au cours d’une session spéciale de l’Assemblée générale de l’Onu. 

Le Hamas a affirmé vendredi (10.05.2024) que le rejet par Israël de la proposition de trêve à Gaza est un retour "à la case départ".