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Politique de l'autruche

von Kotze, Konstanze14 août 2008

A la Une des quotidiens allemands aujourd'hui: de nouveau le conflit dans le Caucase et la réaction de l’Occident. Beaucoup d’interrogations mais peu de réponses.

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Des Géorgiens manifestent à Bruxelles contre la RussieImage : AP

« La guerre malgré la paix » ou l'art d'avoir conclu un plan de paix qui, aux dires de témoins sur le terrain, n'est guère suivi d'effets, écrit die Tageszeitung. Et pendant ce temps là, l'Union européenne ajourne le problème autant qu'elle le peut. La déclaration formulée hier par les ministres des Affaires étrangères des 27 est courte et vide de sens. Elle démontre aussi, note le quotidien, que les Européens sont de plus en plus divisés en ce qui concerne la politique extérieure de l'Union, particulièrement dans le cas présent. C'est même un véritable fossé qui se creuse entre les Européens de l'Ouest et ceux de l'Est, entre les anciens et les nouveaux membres. En revanche tous sont d'accord lorsqu'il s'agit de repousser la décision d'envoyer une mission de paix au mois de septembre, de partir, en attendant en vacances et de passer le relais aux Nations Unies.

EU Georgien Pressekonferenz in Brüssel
De gauche à droite: Javier Solana, chef de la diplomatie européenne, Bernard Kouchner, ministre français des Affaires étrangères et Olli Rehn, commissaire européen à l'élargissementImage : AP


« Discussion fantôme » ou l'art des Européens de dissimuler leurs problèmes, écrit quant à elle la Süddeutsche Zeitung. Pour le journal munichois, les Européens font mine de croire qu'ils peuvent apaiser la situation dans le Caucase en envoyant une mission de paix. C'est oublier un peu vite que la Russie n'a jamais dit qu'elle accepterait une telle mission. Or, aucun Européen ne voudra envoyer de bon gré des soldats dans la zone du conflit sans l'accord de tous les partis. En somme, l'Union européenne ne veut tout simplement pas reconnaître combien elle est divisée sur l'attitude à adopter face à la démonstration de force de Moscou.

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Détresse d'une habitante de Gori, ville bombardée par les RussesImage : AP


Et que peut-elle donc craindre cette Russie qui ignore le plan de paix ? Un plan de paix tout de même accepté par le président russe, Dmitri Medvedev. Pour la Frankfurter Allgemeine Zeitung pas grand-chose justement, en tous cas ni de l'Union européenne ni de l'ONU. Si le carquois de l'Occident contient encore quelques flèches, il ne pourra les tirer que s'il trouve une politique commune. L'Occident ne peut pas faire l'autruche face à une Russie qui tente de récupérer le contrôle complet de l'espace post-soviétique.


Le silence de l'Union européenne est également lourd de signification pour la Frankfurter Rundschau. Et pourtant, l'Europe de l'ouest peut-elle vraiment accepter que Moscou impose ses revendications de suprématie par la voie militaire, s'interroge le quotidien.

Russland Frankreich EU Georgien Nicholas Sarkozy bei Dimitri Medwedew in Moskau
Nicolas Sarkozy et Dmitri MedvedevImage : AP


Nicolas Sarkozy ou l'art de s'attribuer le succès du plan de paix écrit enfin die Welt qui remarque que l'action rapide et professionnelle de la France n'a pas suffi pour dissimuler les divisions des Européens. Leur priorité, pour le moment, doit être de détendre la situation sur place. Mais très vite, ils devront se préoccuper de trouver une nouvelle politique, pour faire barrage à une Russie assoiffée de pouvoir.