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Polémique sur le service civil obligatoire pour les réfugiés

27 août 2018

La presse allemande commente largement l‘idée de l’instauration, en Allemagne, d’un service civil obligatoire pour les réfugiés. Les éditorialistes se montrent divisés sur la question.

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Annegret Kramp-Karrenbauer
Image : picture-alliance/dpa/A. Heimken

" On ne peut atteindre l'objectif d'une intégration réussie avec une telle politique " (Neues Deutschland)

Le quotidien Neues Deutschland critique l‘idée du service civil obligatoire pour les réfugiés en Allemagne – idée défendue par Annegret Kramp-Karrenbauer, la secrétaire générale de l'Union chrétienne démocrate (CDU) au pouvoir à Berlin. Au lieu d'investir dans le personnel soignant des maisons de retraite, la CDU opte pour un service obligatoire qui consisterait à employer de la main d'œuvre moins chère. On ne peut atteindre l'objectif d'une intégration réussie avec une telle politique, s'insurge le journal.

Mais la Frankfurter Allgemeine Zeitung est d'un autre avis. L'intégration réussit mieux par le travail que par les actes administratifs. Il ne s'agit pas de résoudre un problème de prise en charge de personnes âgées. Le service obligatoire a une fonction de cohésion entre les citoyens, nouveaux, jeunes, vieux et ceux qui aspirent à l'être.

 

Scheeres besucht Ferienschule für junge Geflüchtete
Image : picture-alliance/dpa/B. Pedersen

Le service volontaire comme alternative

Der Tagesspiegel rappelle qu'il existe déjà un programme de ce genre qui mériterait d'être prolongé. Depuis décembre 2015 le ministère fédéral de la Famille accompagne des réfugiés qui effectuent un service civil volontaire. Un programme qui, aux dernières nouvelles, va être arrêté dès 2019. La secrétaire générale de la CDU ferait mieux de sensibiliser ses camarades de parti en faveur de la poursuite de ce volontariat, recommande le Tagesspiegel.

Comment traiter au mieux les réfugiés ? La question agite actuellement l'Italie et la Süddeutsche Zeitung se fait l'écho de l'enquête judiciaire qui va être lancée contre le ministre italien de l'Intérieur Matteo Salvini, issu de la droite populiste. Celui-ci a enfreint les règles internationales en gardant pendant cinq jours sur un bateau au large de l'Italie des réfugiés comme s'ils étaient des otages. Cela n'est pas normal, pense la Süddeutsche qui soutient la procédure annoncée contre Salvini.

 

Italien Matteo Salvini
Image : REUTERS

Matteo Salvini sur la sellette

Même réaction de la Frankfurter Rundschau qui remercie le parquet de vouloir montrer à Matteo Salvini que la séparation des pouvoirs existe encore en Italie, quel que soit le soutien dont il jouit de la part du gouvernement et au sein de l'opinion nationale. Mais le Rheinpfalz doute des chances de succès d'une telle procédure vu que le gouvernement dispose d'une majorité au sénat où il devrait être décidé de la possibilité ou non d'une poursuite.

Le journal voit cependant du sens à l'action du parquet. Cela permet lit-on dans le journal, d'interroger sur la place publique, l'action du ministre de l'Intérieur. Ni les partenaires de la coalition au pouvoir, ni l'opposition italienne n'ont pu provoquer le débat estime le Rheinpfalz.

Photo de Fréjus Quenum à côté d'une carte du monde
Fréjus Quenum Journaliste, présentateur et reporter au programme francophone de la Deutsche Welle@frejusquenum