150 morts en six mois à la prison de Kinshasa
20 août 2021
Dans un rapport paru ce vendredi (20.08), l'Association congolaise pour l'accès à la justice (Acaj) dénonce la surpopulation carcérale au centre pénitentiaire de Makala à Kinshasa en RDC.
L’Acaj se dit profondément préoccupée par les conditions de vie dans cet établissement : des cellules vétustes, des installations sanitaires quasi inexistantes et des décès inexpliqués de plus en plus fréquents.
La prison de Makala trop peuplée
Georges Kapiamba, président de l'Acaj, dénonce en premier lieu le fait qu’il y a six fois plus de prisonniers que ce que la prison de Kinshasa peut accueillir.
“Plus de 9.000 prisonniers pour la prison de Makala qui a été construite pour une capacité de 1.500, vous imaginez déjà la promiscuité dans laquelle vivent ces gens ? Et cela entraîne des décès. Pour la période de janvier à juin de l’année en cours, nous avons identifié plus de 150 morts”, affirme l'avocat Georges Kapiamba.
Le rapport porte par ailleurs sur les conditions de détention des femmes à la prison de Makala. Des conditions particulièrement indignes pour les détenues et les enfants qui les accompagnent. "Nous avons dénombré 186 femmes qui sont là-bas et quatre sont accompagnées de nourrissons qui vivent dans des conditions alarmantes", explique Georges Kapiamba.
Des efforts insuffisants
Georges Kapiamba souligne enfin les efforts déployés par les autorités en matière de rations alimentaires et de fourniture de médicaments. Mais la prise en charge sanitaire des prisonniers est encore loin d’être acceptable selon lui.
"Nous saluons cela mais nous nous disons qu’il ne faut pas que le gouvernement se trompe parce que quand vous envoyez des médicaments par exemple, il faut quand même aussi réhabiliter l'hôpital qui est construit dans cette prison et qui n'existe quasiment plus aujourd'hui", a-t-il déclaré.
Les autres prisons de la RDC sont à l’image de celle de Makala selon l'ONG qui recommande notamment au gouvernement de construire une nouvelle prison aux standards internationaux dans la capitale afin de désengorger celle de Kinshasa.