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Plan historique pour relancer l’économie de l’UE

Rémy Mallet
21 juillet 2020

Après quatre jours et trois nuits d'un sommet marathon à Bruxelles, les 27 dirigeants européens ont conclu un accord sur le plan de relance post-coronavirus.

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Angela Merkel et Emmanuel Macron sont les ardents défenseurs du plan de relance économique
Angela Merkel et Emmanuel Macron sont les ardents défenseurs du plan de relance économique Image : Reuters/J. Thys

"L'accord adopté aujourd'hui par le Conseil de l'Europe montre que, quand cela est nécessaire, l'UE se rassemble et progresse pour aider les peuples européens". 

C’est par ce tweet que la présidente de la Banque centrale européenne, Christine Lagarde, s’est félicitée du plan de relance adopté ce mardi par les 27 pays de l’Union européenne. 

 

Accord inédit 

 

Adopté à hauteur de 750 milliards, ce  plan est censé apporter un nouveau souffle à l'économie du continent, durement frappée par la Covid-19. 

Concrètement, une partie de cet argent (390 milliards d'euros) sera redistribuée aux Etats européens via des subventions. Le reste (360 milliards) sera réparti à travers des prêts, donc remboursables par le pays demandeur.

Le tout sera emprunté par la Commission européenne sur les marchés et le remboursement devra se faire d'ici 2058 au plus tard. 

Mais ce qui rend cet accord inédit c’est avant tout le fait que la somme de 390 milliards d’euros de subvention est assimilée à une dette commune puisqu’elle sera remboursée par le budget communautaire et donc par tous les Etats membres.

Optimisme de l’Allemagne et de la France 

Alors que la France et l'Allemagne voulaient initialement 500 milliards de subventions et 250 milliards de prêts, Berlin a toutefois salué une "bonne nouvelle pour des millions d'Européens". 

Optimiste, le ministre allemand de l’Economie, Peter Altmaier, prévoit même un retour de la croissance dans tous les pays de l'UE "d'ici 2021" avec, dit-il, des "signaux clairs de tendance à la hausse" pour fin octobre.  

Pour la chancelière allemande, il s’agit là d’une "réponse à la plus grande crise de l’UE depuis sa création". 

Par ailleurs, le plan sera adossé au budget à long terme de l'Union européenne qui prévoit une dotation de 1.074 milliards d'euros, soit environ 154 milliards d'euros par an. 
 

Tensions internes 

Si ce plan a été accueilli favorablement par les différents pays, son aboutissement a été en revanche précédé d’une farouche opposition, notamment des pays dits "frugaux". 

En effet, les Pays-Bas, l’Autriche, le Danemark et la Suède, rejoints par la Finlande, ont longtemps menacé de faire échouer ce plan de soutien à l'économie qui, selon eux, profiterait avant tout aux pays du Sud, comme l'Italie et l'Espagne. 
Ces deux pays, les plus touchés par la pandémie de Covid-19, sont jugés trop laxistes en matière budgétaire par leurs partenaires du Nord. 

Le Premier ministre hongrois Viktor Orban.
La Hongrie et la Pologne sont sous le coup de la procédure dite de "l'article 7", qui donne la possibilité à l'UE de sanctionner un État membre qui ne respecte pas ses valeurs fondatrices. Image : picture-alliance/dpa/AFP Pool/J. Thys

Le Conseil européen a donc dû leur fournir des gages, notamment en révisant à la baisse les 500 milliards de subventions prévus au départ. Bruxelles a également augmenté de façon substantielle les rabais accordés à ces pays. 

Autre question épineuse : le lien entre le respect de l'Etat de droit par les Etats membres et le versement de fonds européens.

Budapest et Varsovie, dont les gouvernements sont dans le collimateur de Bruxelles sur ce point, ont bataillé dur pour édulcorer ces dispositions.