Petra Pau, vice-présidente

Le règlement du Bundestag est clair : chaque groupe parlementaire a droit à un poste de vice-président. Donc, le Parti de gauche, aussi. Le Parti de gauche est composé du PDS, les néo-communistes, héritiers du parti communiste de l’ex-Allemagne de l’Est, et de la toute jeune WASG, l’Alternative électorale pour le travail et la justice sociale. Son président: Lothar Bisky. Un Lothar Bisky recalé à quatre reprises fin 2005 au poste de vice-président du Bundestag. Les députés allemands ne voulaient en effet pas de cet ancien apparatchik de l’Est, qui a reconnu avoir travaillé pour la Stasi, la police secrète de l’ex-RDA (en niant toutefois avoir été un informateur actif). Après ce quadruple échec, du jamais vu dans l’histoire de la République fédérale, le groupe parlementaire du Parti de gauche avait annoncé qu’il laisserait le poste de vice-président vacant pour quelque temps.

Le temps des incertitudes est donc terminé. Et c’est une figure flamboyante de la politique de l’Allemagne réunifiée qui a été élue : Petra Pau, 42 ans, style un peu punk et démarche juvénile. Petra Pau, qui a sans doute la chance d’avoir encore été très jeune à la Chute du Mur de Berlin en 1989. Car une carrière d’apparatchik se dessinait pour elle aussi dans les années 80, après des études de marxisme-léninisme à l’école du Parti. Petra Pau est en tous cas aujourd’hui l’une des figures de proue du nouveau Parti de gauche, qui a recueilli 8,7% des suffrages lors des élections législatives de septembre dernier, en grande partie grâce aux électeurs de l’Est de l’Allemagne…